Une enquête pour mieux cerner les jeunes en province Sud

la province Sud déploiera prochainement un dispositif de communication pour expliquer la démarche de "bien dans mes claquettes" aux parents et aux élèves.
« Bien dans mes claquettes », c’est le nom d’un nouveau questionnaire à l'intention de la jeunesse calédonienne. Initiée par la province Sud, l’étude doit permettre d’en savoir plus sur les habitudes et les préoccupations des 3 000 collégiens de troisième et, ainsi, d’ajuster les plans d’actions en faveur de la lutte contre la délinquance juvénile. Une méthode qui s’inspire du modèle islandais.

Comportements, compétences, scolarité, loisirs, temps familial, addictions et même sexualité… l’enquête explore différents champs du quotidien des jeunes. Des questions qui sont parfois assez personnelles, en interrogeant les collégiens de troisième de l’ensemble des établissements publics et privés de la province Sud sur leur relation avec la cigarette, l’alcool, le cannabis ou encore les liens qu’ils entretiennent avec leurs proches ou bien leurs différentes fréquentations. Un travail exhaustif mené conjointement par l’Agence sanitaire et sociale, le vice-rectorat et la Direction diocésaine de l'école catholique en Nouvelle-Calédonie (DDEC).

Méthode Milkman

« On essaye vraiment de créer un questionnaire, anonyme, qui les met en confiance, explique Carmela Fernandez-Darocha, chargée de mission à la province Sud. L’idée, c’est de se rapprocher au maximum de leurs besoins, donc s’ils y voient des choses qui les intéressent, ils vont y répondre honnêtement et on sera vraiment au plus proche de leur vécu. On essaye également de faire en sorte qu’il ne soit pas trop long, afin de ne pas les fatiguer (une trentaine de minutes devraient être nécessaire pour y répondre, NDLR). »

Une méthode islandaise, dénommée Milkman, largement utilisée en Europe, aux Etats-Unis ou plus récemment en Australie. En Islande, elle avait montré ses effets dix ans plus tard et permis à la jeunesse de se détourner de l’alcool et du cannabis.

Orienter les décisions politiques

Validée par le Comité d’éthique, elle a été complètement adaptée pour répondre à nos spécificités locales. Car in fine, les résultats de cette étude doivent permettre d’orienter les décisions politiques en faveur de la jeunesse. « Quand on met en place une politique publique en matière de jeunesse, il faut pouvoir évaluer ses impacts, expose Gil Brial, 2e vice-président de la province Sud en charge de l’enseignement. Voir si ces jeunes qui étaient sur le bord de la route vont être attirés par les dispositifs mis en place par les collectivités et, par exemple, consommer moins d’alcool. »

C’est pourquoi cette démarche devrait être répétée tous les deux ans. Un véritable investissement sur le long terme, donc, pour la province Sud. L’enquête débutera le 20 juin et s’étalera jusqu’au 5 août prochain.