"Une nécessité absolue", "une question de démocratie" : le dégel du corps électoral vu par les Loyalistes

Les Loyalistes ont réagi dès lundi aux propos du ministre Gérald Darmanin sur le dégel du corps électoral.
Dans un communiqué de presse publié ce mardi soir, le FLNKS confirme être d'accord pour rouvrir le débat sur le corps électoral. Une étape importante, ont de leur côté estimé les non-indépendantistes après les déclarations du ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, à l'antenne de Nouvelle-Calédonie La 1ère, dimanche soir. Leurs réactions.

"Rouvrir le débat sur le corps électoral ne préjuge pas de l'acceptation d'un futur accord global sur l'avenir", prévient le FLNKS dans un communiqué publié sur sa page Facebook mardi soir. Mais le parti est au moins d'accord pour discuter. Gérard Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, l'avait annoncé dimanche 4 juin à la fin de sa visite sur le Caillou.

L'État estime qu'environ 11 000 personnes nées en Nouvelle-Calédonie ne peuvent pas voter aux élections provinciales. Conséquence du gel du corps électoral décidé en 1998 pour protéger l'équilibre politique entre indépendantistes et non-indépendantistes. Une des conditions fixées pour voter aux provinciales était notamment d'être domiciliés depuis dix ans en Nouvelle-Calédonie (en 1998).

L'État a été clair : la règle doit changer avant les provinciales de 2024. Il propose sept ans glissants comme durée minimale de résidence. Les indépendantistes auraient évoqué dix ans. Hormis par ce communiqué de presse, ils n'ont pas encore souhaité réagir aux déclarations de Gérald Darmanin. Les non-indépendantistes si. 

Le pas des indépendantistes, "une étape importante" pour Sonia Backès

Pour la présidente de la province Sud et secrétaire d'Etat à la citoyenneté Sonia Backès, "le fait que les indépendantistes aient signé un document indiquant qu’ils étaient prêts à discuter d'un corps électoral dégelé, c’est une étape importante. Évidemment la durée ne correspond pas à ce que nous souhaitons, puisque nous avons proposé un dégel à trois ans. Mais les choses progressent. Maintenant, l’idée, c’est de se voir. J’aimerais qu’avec les indépendantistes, on puisse se voir avant la fin du mois d'août", date des prochaines rencontres, à Paris. Il s'agit d'une invitation : "on peut se parler ensemble sans la présence du ministre."

Le dégel, "une nécessité absolue" pour Virginie Ruffenach

"Nous sommes dans un esprit prudent vis-à-vis de cette proposition. Il faut surtout penser aux conjoints de Calédoniens, de citoyens. Devront-ils aussi attendre dix années pour pouvoir voter alors qu’ils sont mariés à des Calédoniens et qu’ils ont des enfants qui sont eux-mêmes calédoniens ? La révision constitutionnelle est indispensable sur le sujet", estime la présidente du groupe L'Avenir en confiance au Congrès. Pour elle, lors des prochaines rencontres, programmées en août, il faudra "conclure un accord pour dégeler le corps électoral, ce qui est une nécessité absolue."

Une question de démocratie pour Nicolas Metzdorf

Pour le fondateur de Générations NC et député Nicolas Metzdorf "dix ans, c’est beaucoup trop élevé encore. On va continuer de porter les trois ans glissants avec les Loyalistes. Ce n'est pas une concession, le dégel du corps électoral. C’est le droit international. C’est la démocratie."

Écoutez les réactions des non-indépendantistes : 

©nouvellecaledonie

L'Union calédonienne fustige le "ton paternaliste"

Dans un communiqué du 8 juin, l'Union calédonienne "incite monsieur Darmanin à ne pas employer un ton paternaliste, de donneur de leçon lorsqu’il aborde certains problèmes de la Nouvelle-Calédonie, à propos notamment de la situation de notre secteur nickel." De plus, le bureau du Mouvement appelle "les Calédoniens à la vigilance, à ne pas se laisser influencer par la désinformation orchestrée par les Loyalistes et certains médias, et à se méfier de la communication de l’Etat, toujours tenté par une présentation de l’information à son avantage." 

Concernant le sujet "d’un corps électoral glissant", le mouvement rappelle qu'il "n’a fait l’objet d’aucun consensus" et aussi "qu'aucun accord n’a été conclu sur le dégel du corps électoral citoyen."