Une société canadienne veut exploiter du nickel dans les profondeurs de l'océan Pacifique

Un bateau de la société canadienne The Metals Company.
La société canadienne The Metals Company sollicitera l'année prochaine une licence pour commencer à exploiter les profondeurs de l'océan Pacifique à la recherche de minéraux essentiels aux batteries électriques, dont du nickel, avec une production prévue pour 2025.

Sa filiale Nauru Ocean Resources Inc. (NORI) a ainsi l'intention de déposer une demande auprès de l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM) après sa réunion annuelle, selon un communiqué publié avant-hier.

"Dans l'hypothèse d'un processus d'examen d'un an, NORI prévoit d'entrer en production au quatrième trimestre 2025", a ajouté l'entreprise.

En juillet, les pays membres de l'AIFM se sont accordés sur une feuille de route de deux ans pour établir un code minier des fonds marins.

Du nickel en ligne de mire

L'idée est de fixer les règles d'une éventuelle exploitation de nickel, cobalt ou cuivre qui selon certains industriels sont capitaux pour la transition énergétique, en particulier les batteries des véhicules électriques.

Dans ce contexte, les appels à un moratoire sur cette activité controversée se multiplient de la part des ONG de défense de l'environnement et d'une vingtaine d'États.

ONG et scientifiques pointent du doigt les risques de destruction directe d'habitats et d'espèces, mais aussi de perturbation de la capacité de l'océan à absorber le carbone émis par les activités humaines.

Au large du Mexique

Parmi les diverses ressources minérales convoitées des grands fonds marins, les nodules polymétalliques sont les premiers dans la ligne de mire des industriels tels que The Metals Company.

Et plus précisément ceux qui se trouvent sur la surface des plaines abyssales, entre 3,5 et 6,5 km de profondeur, de la zone de fracture de Clarion-Clipperton (CCZ), au large de la côte ouest du Mexique dans le Pacifique.

Pour le PDG de TMC, le calendrier établi leur "donne plus de temps pour recueillir davantage de données environnementales", tout en permettant à l'IAFM de travailler sur les réglementations et les procédures du code minier.

La société estime qu'elle doit également réunir entre 60 et 70 millions de dollars américains (soit entre 6,4 et 7,5 milliards de francs) pour poursuivre sa demande de licence, en plus des 20 millions de dollars (2,1 milliards de francs) de liquidités dont elle dispose.

Lors de ses phases de tests en 2022, TMC a indiqué avoir extrait 3 000 tonnes de nodules du plancher océanique. Elle a également annoncé avoir rehaussé ses objectifs annuels de 1,3 million de tonnes de matière brute à 3 millions.