L’accord est défini dans un communiqué de quatre pages, paraphé en fin de semaine dernière par quatre partenaires loyalistes. Sonia Backès pour les Républicains calédoniens, Gil Brial pour le Mouvement populaire calédonien, Nicolas Metzdorf pour Générations NC et Philippe Dunoyer pour Calédonie ensemble. Leurs partis, expliquent-ils, "ont décidé de se rassembler afin de porter ensemble un projet politique commun dans la perspective des échéances majeures qui attendent la Nouvelle-Calédonie". Et "ce projet commun s’articule autour de valeurs et de principes partagés, qui trouvent leur prolongement dans une nouvelle dynamique politique et institutionnelle".
Urgence et nécessité
Cette union, ils l’ont déjà affichée, en apportant leur soutien commun à Emmanuel Macron lors de la présidentielle. Mais souhaitent aller plus loin et être intégrés au sein de Renaissance, ex-République en marche et nouveau parti présidentiel. "On s’est mis d’accord sur deux constats", développe Philippe Dunoyer. "D’abord il y a vraiment une urgence et, deuxième constat, une nécessité de se regrouper, pour être en état de proposer aux Calédoniens une vraie solution de sortie de l’Accord de Nouméa. Par le haut et apaisée. Qu’on parle de projets communs. C’est-à-dire qu’on fixe un certain nombre de principes, de valeurs, d’objectifs communs à nos quatre partis et qu’on veut considérer comme premiers éléments de discussion."
Une "maison commune calédonienne"
"Et en même temps", poursuit le député sortant de la première circonscription, "parce que nous sommes toujours au soutien du président de la République, dans la perspective de lui accorder une majorité présidentielle et de contribuer à cette majorité de gouvernement, on souhaite aussi qu’il y ait des déclinaisons locales. C’est ce qu’on appelle maison commune calédonienne. On va avoir des déclinaisons en formant des intergroupes dans les institutions (province Sud et Congrès, par exemple)."
L'union loyaliste vue par Philippe Dunoyer, au téléphone de Cédrick Wakahugnème
Statuts à déposer, fusion évoquée
Les partenaires se sont mis d’accord sur une feuille de route qui prévoit notamment une unité au sein des institutions. Mais avant cela, les tenants de cette union loyaliste devront déposer les statuts de la nouvelle structure, qui rassemble les quatre entités. C'est annoncé pour cette semaine. "Les formations politiques qui composent cette maison commune calédonienne viendront à fusionner avant le début des discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie", précise le communiqué quadruplement signé, "afin d’offrir aux Calédoniens une unité réelle et sincère, déliée des échéances électorales".
Une Renaissance locale pilotée par Sonia Backès
Sachant qu'Emmanuel Macron a choisi la présidente de la province Sud, Sonia Backès, pour mener la famille Renaissance en Calédonie : "conduire les discussions entre les formations politiques calédoniennes et diriger la nouvelle formation politique qui en découlera". L'intéressée y réagit en ces termes, sur les réseaux sociaux : "Cette marque de confiance m’honore. Mais elle est surtout pour moi la possibilité d’assurer l’unité la plus large possible du camp loyaliste, au delà des échéances électorales. Elle permet d’amener, autour de la table des discussions sur notre avenir, face à un camp indépendantiste toujours uni, la délégation la plus forte possible pour défendre nos convictions." Une entité qui devra toutefois composer sans le Rassemblement-Les Républicains, et sans le Rassemblement national.
Voyez aussi la synthèse de Bernard Lassauce :