La lettre de candidature a été diffusée le jeudi 5 mai. Sous le slogan "écrire l'avenir avec vous", Nicolas Metzdorf, 33 ans, a confirmé on ne peut plus officiellement : "Je suis candidat aux élections législatives des 12 et 19 juin dans la deuxième circonscription." Une "décision réfléchie, prise en pleine responsabilité", est-il précisé, qui "intervient à un moment capital de l'histoire de la Nouvelle-Calédonie". Sans oublier la mention : "Elle répond aussi à une demande du président de la République Emmanuel Macron formulée par Sébastien Lecornu."
Un faux suspense entourait cette candidature, évoquée sur le plateau de NC la 1ère le dimanche 1er mai, puis le lendemain par l'intéressé. Nicolas Metzdorf y a mis fin au Mont-Dore, devant la place des Accords. Il l'a ensuite évoquée à l'autre bout de la Grande terre, sur la stèle dédiée à Jacques Lafleur à Ouaco.
Sous le signe de la jeunesse et de l'union loyaliste
Le candidat de la majorité présidentielle se veut à la fois un représentant de la jeunesse calédonienne, et de l’union loyaliste qui tente de se constituer, en cette période cruciale pour l’avenir du pays. D'ailleurs, tout un parterre de personnalités non-indépendantistes était présent en soutien à Boulari : Sonia Backès ou encore Christopher Gygès des Républicains calédoniens, Gil Brial du Mouvement populaire calédonien, Annie Qaeze de Calédonie ensemble, les maires de Nouméa et de Païta... et bien sûr son parti Générations NC. A ses côtés également, son suppléant, Willy Gatuhau, le maire de Païta.
Porté par "le sens des responsabilités"
Se lancer dans cette élection, une décision lourde de sens. En cas de victoire, Nicolas Metzdorf devra quitter son mandat de maire. "Ça a été un choix difficile, bien évidemment parce que je m'étais engagé à rester auprès d'eux. Mais quel homme politique aurais-je été si j'avais refusé ces responsabilité à ce moment-là de l'histoire ?", a-t-il expliqué au micro de Titouan Moal.
Législatives, Nicolas Metzdorf au micro de Titouan Moal
On note qu'un mouvement manquait sur la photo de famille, puisque le Rassemblement-LR est parti de son côté dans la course aux législatives, à travers Virginie Ruffenach et Thierry Santa. Une guerre électorale fratricide semble déclarée : ce jeudi, la conférence de presse ne s’est pas déroulée à proprement parler sur la place des Accords, mais dans un espace vert juste à côté... faute d’autorisation par la mairie du Mont-Dore, à majorité Rassemblement.
Le député Dunoyer se déclare par voie de presse
Même jour, même majorité présidentielle : Philippe Dunoyer, 54 ans, a pour sa part confirmé qu'il sera candidat à sa propre succession dans la première circonscription. Le député sortant, porte-parole de Calédonie ensemble, l'a fait à travers un entretien dans les Nouvelles calédoniennes paru ce jeudi 5 mai. "Oui. Je suis candidat avec l'investiture de la majorité présidentielle", a-t-il répondu à nos collègues. "Le président de la République s'y était engagé auprès de Philippe Gomès, Gérard Poadja et moi-même lorsque nous l'avions rencontré à l'Elysée en février dernier. Il a confirmé sa décision à Sébastien Lecornu, il y a quelques jours".
Philippe Dunoyer qui vient de diffuser son bilan de la mandature 2017-2022. Avec ce résumé en guise d'introduction : "Cette législature aura été placée sous le signe de l’organisation des trois consultations d’auto-détermination et de la préparation de sortie de l’Accord de Nouméa. Deux objectifs majeurs qui m’auront conduit, à l’Assemblée comme auprès des plus hauts responsables de l’Etat, à participer à l’ensemble des groupes de dialogue initiés par l’Etat, à défendre sans relâche le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France et à nourrir la recherche du consensus entre formations politiques." Lui aussi se trouvait le jeudi 5 mai, à Ouaco, sur la stèle dédiée à Jacques Lafleur.
Reportage de Gilbert Assawa et Nathan Poaouteta :
Le président d'honneur des Républicains calédoniens démissionne
Ces deux noms ont suscité des critiques avant même leur officialisation. Mercredi 4 mai, Simon Loueckhote a diffusé sa "lettre de démission" des Républicains calédoniens, dont il était président d’honneur. Le soutien local d’Eric Zemmour pour la présidentielle évoque des choix qu’il a "appris avec stupeur". "Ma surprise est encore plus grande lorsque j’apprends que les candidats retenus sont de Calédonie ensemble et de Générations NC, ex-CE", écrit le sénateur honoraire.
"Auriez-vous oublié que la mariée ou le marié d’aujourd’hui était conspué hier pour sa ligne très ambigüe sur l’avenir institutionnel (…) ?" Et de lancer : "Le choix qui appartient désormais au président de la République et accessoirement à La République en marche, de désigner les candidats aux législatives en Nouvelle-Calédonie est choquant."
Les Insoumis parlent de "dérive"
Mardi 3, ce sont les Insoumis qui s'exprimaient dans un communiqué, ciblant la candidature pressentie de Nicolas Metzdorf. "Nous tenons à dénoncer une dérive anti-démocratique de plus", disent les voix locales du mouvement porté par Jean-Luc Mélenchon. "Le rôle des députés est justement de représenter la population et non de suivre comme des playmobils les desiderata d'un président se prenant pour Jules César. (…) Nous estimons qu'il y a une forme de mandat impératif puisque le jeune désigné se sentira l'obligé du président, renonçant très certainement au rôle fondamental qui incombe au député, celui du contrôle du pouvoir exécutif."