Réélection d'Emmanuel Macron, discussions sur l'avenir, législatives, appel à l'unité : ce qu'on peut retenir de l'entretien de Sonia Backès, présidente des Républicains calédoniens

Sonia Backès invitée politique du dimanche, le 1er mai.
Sonia Backès était dimanche l'invitée au journal télévisé de Nouvelle-Calédonie la 1ère. La patronne des Républicains calédoniens s'est à nouveau réjouie de voir le chef de l'Etat réélu, a évoqué les prochaines échéances politiques, réitéré l'appel à l'union des loyalistes et attaqué le gouvernement à majorité indépendantiste.

Entre le verdict de la présidentielle et la campagne des législatives, ce ne sont pas les sujets très politiques qui manquent. Sonia Backès les a évoqués sur le plateau de NC la 1ère, le dimanche 1er mai. Voici ce qu'on peut en retenir.

Une vision "rassurante" du prochain quinquennat

La présidente des Républicains calédoniens - et de la province Sud - soutenait le candidat Macron. A présent qu'il a été réélu, comme envisage-t-elle ses cinq prochaines années de mandat pour la Calédonie ? "Je les vois de manière rassurante parce que l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République permet de ne pas revenir sur le processus qui a été fait avant", estime Sonia Backès en évoquant les consultations référendaires. "Ensuite, il a mis en place avec Sébastien Lecornu une méthode et cette méthode n'est écrite nulle part. Elle dépendait aussi de sa réélection pour être mise en place."

Des "bases" pour les discussions sur l'avenir

La dite-méthode ? "Les fameux dix-huit mois, qui en fait vont être sans doute autour de douze mois après les législatives, pour nous permettre de trouver une solution tous ensemble." Selon elle, le chef de l'Etat est porteur d'un message limpide : "Les Calédoniens ont décidé de dire trois fois non à l'indépendance. Donc il n'y aura pas d'indépendance, il n'y aura pas d'indépendance-association, il n'y aura pas toute forme d'indépendance. Et il y a aussi dans le document oui-non les éléments clairs sur le fait que le corps électoral ne pourra pas rester ce qu'il est, et qu'il devra être réouvert."

Là sont les bases pour aborder les discussions sur l'avenir institutionnel, poursuit l'invitée. "Evidemment, il y a des sujets de désaccord fort, avec les indépendantistes, on en a toujours eus. Je pense que c'est la force de la Nouvelle-Calédonie d'essayer de trouver des consensus."

Non, elle ne sera pas ministre des Outre-mer

Sébastien Lecornu pourrait perdre le portefeuille du ministère des Outre-mer, à l'occasion du remaniement attendu. Un fauteuil pour Sonia Backès ? Réponse de l'intéressée : "Je considère que la période qui s'ouvre, de négociation, est absolument essentielle pour la Nouvelle-Calédonie. Je souhaite mener ces discussions au titre du camp non-indépendantiste. Et donc je ne serai pas ministre des Outre-mer. Et accessoirement, j'ai indiqué au président de la République que je pense que ça ne doit pas être un Ultramarin qui s'occupe de la Nouvelle-Calédonie."

Nicolas Metzdorf pressenti pour les législatives

En parlant d'Emmanuel Macron, l'invitée du JT s'est fendue d'une annonce, ou plutôt d'une "confirmation" : pour les législatives, "le président de la République souhaite que Nicolas Metzdorf soit le candidat de la majorité présidentielle dans la deuxième circonscription" (lire aussi ici).

Mais le Rassemblement-LR a fait savoir dès la fin mars que Thierry Santa et Virginie Ruffenach s'engageaient dans la course à la députation. "On leur avait proposé de se rassembler , d'avoir des candidats partagés… Ils ont voulu partir tout seuls. C'est dommage", commente Sonia Backès. "On partage tous beaucoup de choses."

Il n'y aura aucun candidat de mon parti, dans aucune des deux circonscriptions. On a décidé ensemble de ne pas le faire parce qu'on privilégie l'union. On sait que des campagnes comme ça laissent des traces et qu'après, c'est difficile de se retrouver.

Sonia Backès

Une unité "indispensable"

Or, le 29 avril, les Républicains calédoniens appelaient, dans une tribune, à l'union des forces loyalistes au sein d'un "grand mouvement non-indépendantiste". Appel martelé dimanche par leur dirigeante, à l'horizon des fameuses discussions sur l'avenir : "C'est absolument indispensable qu'on arrive unis à cette négociation. On a des parcours différents, on a des idées différentes, il y a des personnalités différentes. Mais on doit se caler avant, sur ce qu'on va défendre autour de la table."

Un député, en Nouvelle-Calédonie, n'a pas énormément de pouvoir, en réalité. Ce qui est important, ce sont les négociations.

Sonia Backès

"Prête" à voir son part dissous dans un mouvement plus vaste

La patronne des Républicains calédoniens se dit prête à faire passer un tel mouvement avant le sien. "J'ai énormément souffert de cette défense des petites chapelles des uns et des autres. J'ai créé un parti politique il y a cinq ans. Je suis prête à le voir disparaître si on arrive à créer enfin un grand parti", formule-t-elle. "Les Calédoniens en ont marre des alliances de circonstance pour les élections." Or, pour Sonia Backès, les plate-formes successives n'ont pas été pérennes "parce qu'on ne crée pas de structure. Et pourquoi on n'a pas pu le faire? Parce que le Rassemblement n'a jamais voulu perdre cette légitimité historique".

Je considère que c'est cette union des loyalistes qui fera changer les choses et je préfère avoir un Christopher Gygès à la présidence du gouvernement qu'un Louis Mapou.

Sonia Backès

Le gouvernement "pas à la hauteur" sur la vie chère

Une invitée politique qui a tiré à boulets rouges sur l'actuel exécutif calédonien. "Ce gouvernement indépendantiste n'est plus légitime. Les Calédoniens ont décidé de dire trois fois non à l'indépendance", a-t-elle dit. "Je préfère qu'on arrive à construire des choses qui correspondent à ce que les Calédoniens veulent et sur la question de la vie chère, le gouvernement n'est pas à la hauteur." Ses solutions pour y faire face ? Passer des accords réels avec les pays de la zone, la réforme totale de notre système agricole…

Son entretien complet avec Steeven Gnipate :

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