Des usagers déçus par le réseau Tanéo

Une semaine après sa mise en service en version payante, le nouveau réseau de transport ne fait pas l’unanimité. Les voyageurs ont du mal à s’y retrouver et ils sont nombreux à dénoncer les tarifs trop élevés et les problèmes de rechargement des pass. 

[MISE À JOUR AVEC INVITE DU JT]

Toujours pas de reprise des rotations normales

Les bus Tanéo devaient leurs rotations habituelles ce lundi. Mais le SMTU a décidé de prolonger jusqu'au dimanche 3 novembre l'arrêt du service à 19 h. Une mesure prise depuis jeudi dernier, suite à des agressions et autres actes d’incivilité. Trois jeunes ont d’ailleurs été arrêtés à Kaméré vendredi après-midi pour avoir caillassé un bus. En fin de journée, la police nationale, la municipale de Nouméa et une équipe cynophile avaient conduit une opération d’envergure sur le réseau de transport. Une vingtaine d’agents ont patrouillé dans le Néobus entre la Moselle et la galerie Kenu-In de Dumbéa. Les alentours des arrêts ont également été surveillés, notamment à Rivière-Salée. Question sécurité, l’opération devrait être renouvelée cette semaine.  

Des usagers qui peinent à s’y retrouver

Le réseau est payant depuis une semaine et entre les tickets, les différents pass et leur rechargement, ce n’est pas toujours facile pour tout le monde. Devant les agences il y a toujours les files d’attente et aux bornes automatiques, il y a beaucoup d’hésitation.
« Je suis venu pour charger ma carte, pour ma femme et mes enfants, parce qu’ils prennent le car pour aller à l’école. Je suis étonné que l’appareil ne me donne pas de monnaie » explique Jacques. « Je suis obligé de mettre mon billet de 5000 francs pour la carte seulement de ma femme, mais pour mes enfants, je suis obligé de repartir changer. Je vais repartir acheter quelque chose pour avoir de la monnaie, et revenir pour faire encore la queue. C’est très compliqué ».
 

La question des tarifs

Martin est venu très tôt avec sa fille et lui aussi est confronté à des difficultés.« J’ai été obligé de venir à 6h du matin. Des fois, les appareils buguent, alors on nous dit qu’il faut retourner dans une autre agence, on fait des va-et-vient. Là, on vient de se rendre compte que le distributeur ne prend pas de carte bancaire et ne rend pas la monnaie. On est obligé de mettre d’office la somme indiquée. C’est pas évident, mais il faut le faire quand même. C’est pour les enfants et pour nous même, pour nous déplacer. »
Pour les voyageurs occasionnels, le tarif du ticket valable pour un seul trajet, vendu uniquement à bord des bus Karuïa et Carsud est de 400 francs CFP. Néobus n’est pas concerné.
« C’est énorme… Ceux qui n’ont pas les moyens, ils font comment ? » s’interroge Victor qui est venu se renseigner sur les tarifs. 
Bouger dans le grand Nouméa… « Simple comme Tanéo », dit l’annonce. Pour l’instant, les utilisateurs ont encore du mal à trouver leurs marques.

Le reportage de Malia-Losa Falelavaki :

Reportage passagers Tanéo

 
 

Une pétition en ligne

Les usagers commencent à exprimer de plus en plus leur mécontentement. Une pétition « Transport Tanéo ; tarifs excessivement coûteux, horaires insatables, trafic confus ! » est en ligne et interpelle les politiques. Elle avait ce mardi midi recueilli plus de 1600 signatures. 
 
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L'invité du JT : Marc Zeisel

L'invité du JT était lundi soir Marc Zeisel, le président du Syndicat mixte des transports urbains du Grand Nouméa. Il a réagi à ce mécontentement, et aux problèmes rencontrés en général par le nouveau réseau.
Son entretien avec Alexandre Rosada : 
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