«Ça suffit !», voilà le message que les Loyalistes entendent faire passer ce dimanche. Ils réagissent notamment à la piste de reprise de l'usine Vale Nouvelle-Calédonie évoquée ce week-end par le bureau politique du FLNKS. La proposition de trop, estime le mouvement.
Sur le dossier brûlant de l’usine du Sud, la réaction des Loyalistes n’a pas tardé, après la piste évoquée par les indépendantistes, depuis Ponérihouen de monter au maximum la participation des provinces au capital. Ce dimanche matin, le groupe qui réunit six mouvements non indépendantistes a fustigé la suggestion du FLNKS. Une idée «abracadabrantesque», formule Sonia Backès. «Sortie du chapeau», dit Nicolas Metzdorf.
Le compte-rendu de Coralie Cochin et Nicolas Fasquel :
C'est le troisième lapin du chapeau. On avait eu [l'offre] Korea Zinc, qui n'a jamais existé. La nationalisation, assez paradoxale pour un mouvement indépendantiste. Et maintenant... Quand on connaît le contexte budgétaire de la Nouvelle-Calédonie et des trois provinces, on se demande comment on peut trouver 166 millions de dollars pour faire redémarrer [l'usine du Sud]. C'est une fuite en avant du FLNKS qui, finalement, ne cherche qu'une chose : la fermeture de l'usine.
- Nicolas Metzdorf, président de Générations NC
«Irréaliste»
Pour la présidente de la province Sud, c’est la proposition «irréaliste» de trop. Désormais, résume Sonia Backès, tout doit être mis en œuvre pour finaliser la vente de Vale Nouvelle-Calédonie au consortium Prony Resources, et avant le 12 février.
On voit que les indépendantistes n’ont aucune solution à proposer, et en plus ils n’en veulent pas. Donc l’idée, c’est de dire : ça suffit, maintenant. On avance. On a une seule offre sur le tapis et on va la faire prospérer. On va aller la passer en assemblée de province, et on va demander aux uns et aux autres de faire que l’usine du Sud soit reprise.
Cafat
Pour la coalition les Loyalistes, cette situation explosive dépasse les enjeux de l’usine du Sud, et c’est notre système de protection sociale qui est mis en péril.
Aujourd’hui est sollicité à la Cafat le chômage pour 1200 salariés de Vale, pour plus de 200 salariés SLN et aussi pour de nombreux sous-traitants. La totalité de ce chômage demandé, c’est 300 millions [CFP] par mois. La Cafat n’a pas le premier des francs pour honorer ce chômage. Au-delà, ce sont des cotisations sociales par milliards.
Pour une action de l'Etat
Les Loyalistes «sifflent la fin de la partie». Ils en appellent à l’Etat et ses forces de l’ordre pour libérer les accès aux sites miniers et au complexe industriel du Grand Sud. Tout en exigeant que les commanditaires des exactions soient poursuivis.
Tout le monde sait qui sont les responsables de ces actes-là et l’Etat doit intervenir, doit prendre ses responsabilités. Pendant les Evénements, il y avait 22 escadrons de mobiles en Nouvelle-Calédonie. Il n’y en a plus que cinq aujourd’hui. On n’est pas encore comme pendant les Evénements, mais chaque jour qui passe, [la] pression monte.
Pour un Comité des signataires en urgence
Le rapport de force pourrait se durcir, aussi, sur le terrain institutionnel. Le groupe Les Loyalistes appelle à la tenue d’un Comité des signataires, et pas forcément à Paris.
L'Accord de Nouméa, c'est fini. Quand on veut prolonger artificiellement quelque chose de terminé, ça tourne au vinaigre. C'est exactement ce qu'il se passe. L'Accord de Nouméa, personne ne peut dire le contraire, ça a fonctionné vingt ans. Mais c'était fait pour vingt ans. Il faut d'urgence se réunir, et réunir le Comité des signataires. C'est ce que nous, les signataires, allons écrire au Premier ministre.
Harold Martin au micro de Coralie Cochin et Nicolas Fasquel :
Nations unies
Et si les indépendantistes ne respectent pas l’Accord de Nouméa, dit encore la coalition, l’Etat pourrait légitimement demander à l’Onu de sortir la Calédonie de la liste des pays à décoloniser.