Usine du Sud : un rassemblement à l'initiative du FLNKS planche sur un projet de reprise

Un «rassemblement populaire» se tenait samedi à Ponérihouen. Initié par le bureau politique du FLNKS, il a réuni forces nationalistes, associations, Ican et collectif «usine pays». Parmi les pistes de travail sur l'usine du Sud, celle d'un actionnariat 100 % calédonien, transitoire.

[MISE A JOUR AVEC INVITE DU JT] 

Une stratégie de mobilisation pour la maîtrise de la ressource minière du Grand Sud : voilà ce qui rassemblait samedi, à la tribu de Grondu, groupes de pression, associations et membres du collectif «Usine du Sud = usine pays». Ils répondaient à une initiative du FLNKS, plus précisément de son bureau politique.

Longs échanges

Et les travaux se sont achevés tard, à Ponérihouen. Environ 400 personnes ont notamment débattu jusque dans la nuit, évoquant l’usine du Sud, sa cession et les risques environnementaux. Pour le BP du FLNKS, la fermeture du complexe n’est pas à l’ordre du jour. Evoquée samedi matin par Daniel Goa, porte-parole du front, la nouvelle proposition, de reprise des parts de Vale Canada par la SPMSC, permettrait une sortie consensuelle du conflit.

Actuellement, la SPMSC a 5 %. [La vente des 95 % de Vale Canada dans Vale NC], c’est l’opportunité pour nous de faire, d’abord une transition à 100 %. Et ensuite de pouvoir proposer au futur industriel, qui va venir participer au projet, les 49 % restants.

- Pierre Chanel Tutugoro, membre du bureau politique du FLNKS et maire UC de Ponérihouen

 

«51 / 49»

Un montage financier 51 % / 49 % qui suivrait, selon les responsables du bureau politique, la doctrine nickel portée par le FLNKS. S’agissant de l’Etat, une réponse du ministre des Outre-mer est toujours attendue par les responsable indépendantistes quant à une possible tutelle temporaire sur l’usine du Sud. 

Compte-rendu de Nathan Poaouteta  au JT de dimanche : 

 

L'invité du JT

Membre du bureau politique du FLNKS, Mickaël Forest était ce dimanche l'invité du journal télévisé, notamment pour développer la fameuse proposition.
Son entretien avec Nadine Goapana :

 

S'appuyer sur la SPMSC

C'est d'abord dans son discours d’ouverture que Daniel Goa avait évoqué, samedi matin, l'hypothèse d’une majorité locale au conseil d’administration de l’usine. Obtenue en faisant passer la Société de participation minière du Sud calédonien de 5% - avant la cession - au maximum du capital. Rappelons que la SPMSC est portée par les trois provinces. 

Ce projet que nous avons aujourd’hui à discuter dans ses grandes lignes, et puis à soutenir, et défendre, ce n’est rien de moins que la reprise de 95 % de Vale Canada par une entité calédonienne. […] Qui, en l’occurrence, et sous réserve d’accord, pourrait bien être la SPMSC, puisque celle-ci a d’ores et déjà l’avantage d’exister, et de détenir 5% de l’usine du Sud. 

- Daniel Goa en ouverture des échanges à Grondu

 

Extrait de ce discours, recueilli par Camille Mosnier et Nathan Poaouteta :

Reprise de Vale NC, discours de Daniel Goa

 

Trouver «un consensus»

D’après le porte-parole du FLNKS et président de l'UC, cela serait possible en trouvant un consensus entre fonds propres, provinces, Etat et industriel. Une option qui devait être discutée ce week-end, entre les participants au rassemblement populaire de Ponérihouen. Mais c’est bien pour étudier une éventuelle reprise des négociations que toutes les mouvances indépendantistes étaient représentées à Grondu, y compris le Parti travailliste, l’USTKE et le MNIS.

Aujourd’hui, les structures, les hommes, sont ensemble. Les meneurs ont pris contact. Et c’est quelque chose de très bien pour l’ensemble des militants, et pour les structures auxquelles on appartient.

- Fidel Malalua, quatrième vice-président de l’USTKE

 

Après les vœux du ministre

Daniel Goa est également revenu sur l’allocution du ministre des Outre-mer lundi soir, sur nos antennes. En soulignant qu’il n’y aura pas de dialogue possible sans que n’ait d’abord été réglée la question de la cession de Vale NC. 

Contexte

Ce rassemblement dédié à l’usine du Sud a commencé alors que plusieurs personnes avaient été interpellées dans le cadre de ce dossier. Et qu’en réponse, des blocages ont eu lieu en matinée dans le Grand Sud, sur la route de Yaté, en haut du col de Mouirange et au carrefour de la Madeleine. 

Vive opposition des Loyalistes

La nouvelle hypothèse de travail a par ailleurs entraîné une vive opposition du groupe Les Loyalistes. Dès le lendemain, ses membres ont fait savoir le mal qu'ils en pensaient. La position de la coalition, diffusée au JT ce dimanche soir (et à retrouver ici) a fait réagir Mickaël Forest sur notre plateau :

De même que l'interview d'Harold Martin quant à l'Accord de Nouméa :