La pandémie peut tourner au drame dans certaines familles. Une de nos équipes a rencontré Tabriz, fillette de six ans, handicapée par une maladie génétique. Contracter le virus signifierait pour elle des complications pulmonaires fatales. Ses frères et sœurs la protègent en étant vaccinés.
Tabriz est ce que l'on appelle un rayon de soleil. Une petite fille de six ans qui va à l’école, apprend à lire et à écrire. Mais Tabriz a quelque chose de différent des autres enfants : elle est atteinte de leucodystrophie, une maladie qui perturbe le bon fonctionnement de son cerveau. Elle a tout de même appris très vite à respecter les gestes barrières, en ces temps de crise sanitaire. "Je mets un masque et je lave mes mains", dit-elle timidement mais fièrement.
Quand la vaccination devient une évidence
Déjà très fragile, la santé de Tabriz est vite devenue, à l’apparition du Covid-19, une préoccupation majeure dans sa famille, qui compte six autres enfants. Dans son entourage, tout le monde fait en sorte de la protéger au mieux, sans enlever sa qualité de vie.
C'est une enfant qui a besoin de vivre; c'est peser le pour et le contre de tout et faire tout ce que l'on peut pour faciliter sa vie normale.
"C'était logique"
Parmi les frères et sœurs de la fillette, seuls les deux grands de plus de seize ans étaient éligibles à la vaccination. Mais ils n’étaient évidemment pas prioritaires. Afin de protéger leur petite sœur, ils ont fait la démarche pour s’inscrire, sans se poser de questions. "J'attendais d'être sur la liste, je ne pensais pas que ça allait se passer aussi rapidement. Mais vu que nous sommes personnes contacts, du coup, j'ai eu la chance de pouvoir passer plus tôt. Ce n'était pas un choix, c'était logique de le faire", affirme Khadijih, la grande soeur de Tabriz.
En structure spécialisée
La pédiatre de Tabriz soutient fermement cette démarche. D'ailleurs, la vaccination des enfants fragiles s’est imposée d’elle-même dans les structures spécialisées. A Nouville, à la maison Gabriel-Poëdi qui accueille des enfants polyhandicapés avec d'importantes atteintes cérébrales, les médecins ont longuement informé les familles. "Ce qui nous a fait très peur, dès l'an dernier, c'est les enfants qui ont des difficultés respiratoires. La sphère ORL est fragilisée et c'est vrai que, quand on a compris que la Covid atteignait cette sphère-là, on a eu effectivement très peur" explique Catherine Poëdi, présidente de l'Association des parents d'enfants handicapés de Nouvelle-Calédonie.
En attendant un vaccin dédié aux plus jeunes, dont la fabrication est à l’étude, le message de Tabriz et de sa famille est simple : seule la vaccination protège les populations les plus fragiles.
Le reportage de Laurence Pourtau et Cédric Michaut :