Vale menace de la mise en sommeil de l'usine du Sud pour juin 2018

6 mois pour convaincre et éviter l’arrêt forcé. Les 3000 personnes qui travaillent pour Vale Nc sont prévenues. Le patron de Vale, Fabio Schvartsman, avait déjà alerté depuis plusieurs mois déjà : Vale ne perdrait pas indéfiniment son argent en Nouvelle-Calédonie. La menace se précise
Fabio Schvartsman a fixé en fin de semaine le terme de sa patience, à savoir juin 2018. Le PDG de Vale l’a annoncé devant la presse à Londres. Des propos rapportés notamment par le Financial Times.

A la recherche d'un nouvel actionnaire

Fabio Schvartsman est très clair : si la recherche d’un nouvel actionnaire ne se concrétise pas d’ici là, l’usine du Sud sera mise sous cloche.
Vale entend trouver un nouveau partenaire qui prenne entre 20 et 40 % de participation. Objectif : ne plus porter seule les pertes de l’usine du sud mais surtout trouver du cash pour financer le projet Lucy, l’usine de traitement des résidus à sec récemment autorisée par la province sud, dont les vertus écologiques et économiques ne sont plus à démontrer, mais dont la facture s’élève à quelques 50 milliards de francs CFP.
Faut-il déduire de cette déclaration du PDG de Vale que les négociations engagées notamment avec les chinois sont abandonnées… ? Ça, Fabio Schvartsman ne le dit pas.

Des atouts majeurs pour l’avenir

Notons que dans un contexte de marché très difficile, la corbeille de la mariée est plutôt bien dotée : Vale Nouvelle-Calédonie a considérablement amélioré sa performance industrielle cette année. L’usine du sud a atteint 70 % de sa capacité de production, elle a ramené son coût à 10 000 dollars la tonne, soit légèrement en dessous des cours du nickel du moment.
Mais surtout Vale NC a deux atouts majeurs pour l’avenir : tout d’abord, son nickel pur correspond au besoin de l’industrie de la voiture électrique en plein essor, et ensuite elle produit jusqu’à 4 500 tonnes de cobalt par an, le métal le plus cher du marché (75 000 dollars la tonne). Sans compter un appui bienveillant de l’Etat français qui a accordé un prêt de 24 milliards de francs CFP à l’industriel l’année dernière ainsi qu’une garantie bancaire de 26 milliards pour faciliter si besoin la levée de fonds dans le cadre du projet Lucy.
Autant de raison d’espérer ou de ne pas désespérer pour les 1200 salariés de l’usine et les 250 sous-traitants qui en dépendent.

Le reportage de Brigitte Whaap et Nicolas Fasquel 
©nouvellecaledonie