Vale Nc : quelles solutions pour ne pas fermer ?

Après l’annonce du retrait de l'Australien New Century Ressources, l’usine du Sud est menacée de fermeture. A-t-elle des chances d’être sauvée? Possiblement, grâce à sa nouvelle stratégie, qui commence tout juste à porter ses fruits. 
Faut-il penser que tout est perdu pour l’usine du sud, qui vient à peine de réinventer son modèle commercial ? En début d’année, Vale opère un changement d’orientation technologique en se concentrant sur la production de NHC, un produit intermédiaire peu raffiné, à destination du marché des batteries pour voitures électriques.
 

2 millions de tonnes de minerai de nickel

Dans la réorganisation de la production, décision est prise de fermer la raffinerie et de licencier une centaine d’employés. À cela s’ajoute l’ambition d’exporter 2 millions de tonnes de minerai de nickel par an. Récemment, la stratégie se montre payante. Après quinze années de pertes continues, pour la première fois les comptes passent au vert, avec des carnets de commande remplis. Une toute nouvelle rentabilité porteuse d’espoir? Oui, selon le Soenc Nickel représentatif de 37% des salariés de l’usine.
 

Depuis qu’on a fermé la raffinerie, on voit un cash cost positif, et on espère que dans les années à venir avec le cours du nickel, si on peut le monter à 16000 dollars, forcément on va dégager du cash comme on l’a démontré ces derniers temps avec la nouvelle stratégie. Donc on reste positifs, c’est ce qu’on n’arrête pas de dire et dans les jours à venir on va aller sur le terrain expliquer aux salariés, quitte à faire encore des efforts. Parce qu’aujourd’hui, on se retrouve orphelins. On a jusqu’au 31 octobre pour trouver un nouvel investisseur -  Pierre Tuiteala, secrétaire général du Soenc Nickel

 

100 milliards de francs cfp

Un nouvel investisseur pour le moins solide, qui devra apporter les garanties afin d’assurer la pérennité de l’usine et ses 3 000 emplois directs et indirects. Objectif : boucler un tour de table à 100 milliards de francs cfp.
 

Sur les 100 milliards, il y a déjà 50 qui viennent de Vale. Ensuite, vous avez environ 30 qui viennent de l’Etat, on est à 80. Ensuite, il reste 20 milliards et sur ces 20 milliards, il en reste 10 qui pourront venir en dette. L’entreprise que j’ai la chance de présider n’a plus aucune dette. On a tout remboursé, donc on part d’une situation propre. On pourrait alors emprunter de nouveau. Évidemment, il y a un apport en fond propre à mettre de la part des propriétaires et c’est pour ça qu’on arrive à ces 10 milliards. Et sur ces 10 milliards, il y a déjà un tiers qu’on pourrait nous même apporter - Antonin Beurrier, PDG Vale Nouvelle-Calédonie


Un scénario qui sera défendu durant les deux prochains mois. Dans un contexte d’extrêmes tensions politiques, à moins d’un mois de la prochaine consultation référendaire.

Le reportage de Loreleï Aubry et Nicolas Fasquel : 
©nouvellecaledonie