Vale NC s’explique sur le report du projet Lucy

Antonin Beurrier, le PDG de Vale, et Frederico Leal, le directeur du projet Lucy.
Des raisons industrielles et économiques. Ce sont les arguments avancés par Vale Nouvelle-Calédonie pour justifier le report de deux ans de cette unité de traitement et stockage des résidus à sec. Du côté des sous-traitants, cette décision n'a pas le même impact pour tous. 
La décision a été actée la semaine dernière et détaillée ce vendredi après-midi, en conférence de presse. Baisse des volumes de production, maintenance de certains équipements… Le projet Lucy s’échelonnera finalement sur cinq ans, au lieu de 2 années et demie. 
Rebaptisé « Lucy 2.0 », ce programme s’est vu amputé de plusieurs dispositifs initialement prévus. Seule la route d'accès au site du Grand Sud, le terrassement de l'usine de déchets à sec et sa construction, ainsi que la zone industrielle seront finalement réalisés, selon diverses échéances. 
 

« Il était prévu qu’on produise 40 000 tonnes cette année et 45 000 tonnes l’année prochaine. On est en dessous de ces objectifs là. On a encore de la place pendant trois ou quatre années dans notre bassin KO2 donc il était inutile de brûler de l’argent trop vite pour installer une usine qui n’aura finalement son utilité qu’en 2023. Ça nous permet de lisser notre investissement sur cinq ans. »

Antonin Beurrier, président directeur général de Vale NC
 
En gris, les travaux qui ont été annulés dans le nouveau projet Lucy.

Une aubaine pour certains…

Du côté des entreprises de terrassement, ce nouveau plan d’action est une aubaine. Le projet a permis l'embauche de 150 personnes et le retardement de celui-ci accorde un délai de travaux plus important, tout en nécessitant moins de moyens techniques. « Au lieu d’embaucher (du personnel) sur deux ans, il sera embauché sur cinq ans », se réjouit Jérémy Atiti, le porte-parole du groupement momentané des entreprises du Grand Sud. 
 

…Une mauvaise nouvelle pour d’autres

Ce ralentissement a néanmoins des conséquences pour certaines des 250 entreprises locales sous-traitantes employées sur site. Au total, sur les lots initialement prévus, 74 sont annulés, 62 maintenus et une dizaine devrait être réévaluée au cas par cas. « On comprend que la situation économique et la production de Vale n’est pas bonne. Mais il va falloir être vigilants sur les impacts de ce changement, notamment sur le redéploiement de nos salariés qui sont déjà sur le projet Lucy, y compris nos sous-traitants », signale Pierre Tuiteala, le secrétaire général du Soenc Nickel.
A l'horizon 2023, c'est la fondation de l'usine qui devrait entrer en oeuvre, ajoutant 500 emplois sur site pour une montée en puissance prévue en 2024. 

Le reportage de Dave Waheo-Hnasson et Laura Schintu
©nouvellecaledonie
Prolongations pour le bassin K02 
Jusqu'en 2022, c'est donc la solution actuelle qui se poursuit. Les résidus humides à 75% seront stockés dans le bassin de 1300 m de long et 60 mètres de haut appelé KO2.
 
Revégétalisation
L'objectif du projet Lucy est simple : réutiliser les déchets de nickel. En les filtrant et en les pressant, cette installation devrait permettre de diminuer leur humidité de 75 à 25 %, favorisant leur conservation, leur revégétalisation, voire leur réutilisation.