Retour en histoire sur les enjeux de Matthew et Hunter

Un reportage de Bernard Lassauce et Joakim Arlaud. ©NC La 1ère
Lors de la venue du président Emmanuel Macron, les autorités vanuataises auraient annnoncé qu'un accord était pratiquement trouvé pour le délicat dossier des îlots Matthew et Hunter. Retour sur l'histoire et les enjeux de ces petits bouts de terre.

A Port-Vila, Emmanuel Macron a dénoncé les dangers du néo-colonialisme qui menace le Vanuatu. En retour, il lui a été rappelé les actes datant des colonies, comme le rattachement des îlots Matthew et Hunter à la Nouvelle-Calédonie.  Par ailleurs, les autorités vanuataises auraient évoqué ces îlots en indiquant qu'un accord aurait presque été trouvé et le serait, probablement, d'ici la fin de l'année.

Une revendication qui a fait la une du Daily Post la semaine dernière et qui perdure depuis l’indépendance du pays. Pour rappel, Matthew et Hunter sont deux cailloux perdus au milieu de l’océan, à 500 kilomètres de Nouméa. Ils sont vus aussi comme une extension naturelle des îles de Tanna et Anatom (Aneityum).

Lieux de culte et de rituel

Mais c’est sur le plan culturel que s’appuient les dirigeants ni-vanuatu. Un rapport de l’ONU publié en 2011 l’affirme : Umaenupne (Matthew) et Umaenéa (Hunter) étaient des lieux de culte et de rituels important depuis d’innombrables générations. 

En 2009, le FLNKS signait avec le gouvernement de Port-Vila l’accord de Kiamu, reconnaissant le rattachement de Matthew et Hunter à nos voisins. Accord qui avait suscité de vives réactions.

"Nous raisonnons en tant que Mélanésiens. Dans la répartition ancestrale entre les îles, les Mélanésiens, dont nos ancêtres, ont réparti les populations comme cela", commentait Roch Wamytan en 2009 alors qu'il était chef du groupe UC au Congrès.

Drapeau français planté sur les rochers

Pour la Nouvelle-Calédonie, Matthew et Hunter sont avant tout des territoires réservés aux scientifiques et aux militaires. Avec le drapeau français planté sur ces rochers, la zone économique exclusive calédonienne s’accroît d’autant plus.

"Les îlots, c'est un cinquième de notre zone économique exclusive et c'est donc un enjeu important sur le plan environnemental. Il n'est pas question que nous abondonnions ce territoire au profit d'autres territoires", avait commenté en 2019 Philippe Dunoyer, député de la 1ère circonscription.

Ce sont bien les richesses supposées de cette immense zone maritime qui pèsent dans ce dossier. Plus que l’importance culturelle du lieu qui hébergerait les dieux vénérés par les habitants de Tanna, Anatom ou Futuna.