VIDEO. A Yaté, Goro célèbre l'igname nouvelle

La fête de l'igname à Goro (Yaté). ©nouvellecaledonie
Après Maré la semaine dernière, c'était au tour de Goro, à Yaté, ce samedi, d'ouvrir le chemin coutumier avec la célébration des prémices de l'igname. Un événement qui demande rigueur et organisation pour mettre en œuvre les différentes étapes de sa préparation.

La journée débute entre prières, chants et danses à la tribu de Goro. La fête de l'igname y rassemble cette année près de cent personnes. Une tradition ancestrale qui marque le début du calendrier kanak et qui nécessite une préparation méticuleuse. 

Rassembler les clans


"Déjà, il faut aller au champ chercher les ignames. Ensuite, chaque clan se rassemble avec ses ignames et on se retrouve tous à la maison commune où elles seront bénies", explique Leslie Atiti, membre de la tribu de Goro. Il faut ensuite laver les tubercules dans l'eau de mer avant de les découper, puis les faire bouillir. Pendant que la vapeur s'échappe des marmites, les pêcheurs s'occupent d'une autre étape incontournable.

Au Nord ils mangent la roussette, le nautou, mais nous, c'est la tortue.

Bryan et Eric, pêcheurs.

"Ce matin, on a découpé les tortues, on les a préparées pour les manger avec les ignames. C'est exceptionnel parce qu'ici à la tribu il n'y a que des clans de la mer. C'est pour ça qu'on pêche la tortue, c'est pas comme au Nord, au Nord ils mangent la roussette, le notou, mais nous, c'est la tortue", racontent Bryan Agouréré et Eric Watrone, pêcheurs.
Viande de tortue et ignames sont ensuite déposées dans des paniers en feuilles de cocotier tressés le matin même avant d'être répartis entre les six clans de la commune et les visiteurs. 

"La fierté de montrer le fruit du travail"

"Lors de la fête de l'igname, on reçoit tout le monde. Les invités, les gens de passage, tout le monde est convié à un repas. C'est un partage au cours duquel on va manger tous ensemble. Celui qui passe aura une assiette, il va manger un morceau d'igname parce que c'est la fierté de montrer le fruit du travail", ajoute Jean-Pierre Agourere, président du conseil des chefs de clan de la tribu de Goro.
Les festivités se poursuivent ce dimanche 11 février avec la célébration de Notre-Dame de Lourdes, protectrice de la tribu. De quoi prolonger ce grand festin et savourer pleinement le partage de cette tradition.