C’est un lieu hors du temps. Les barbelés donnent à l’endroit des airs de prison. Mais les blouses blanches omniprésentes rappellent que nous sommes bien dans un centre hospitalier. Ce patient schizophrène est l'un des 20 malades de l’unité fermée du centre hospitalier spécialisé Albert-Bousquet, à Nouville. Il est hospitalisé pour la douzième fois, sans consentement, sur décision médicale. Dans cette unité, des patients souffrant de graves troubles psychiatriques : schizophrénie, bipolarité, psychoses, bouffées délirantes… Dangereux pour eux-mêmes ou pour les autres, ils sont surveillés 24 heures sur 24 par une trentaine de soignants.
Des agents constamment sur le qui-vive
Ici, chaque patient est différent et nécessite une prise en charge individuelle. Mais tous ont besoin de repères pour s’en sortir. Au sein de l’unité fermée, nous croisons aussi de jeunes patients. Une parole rare entre hallucinations auditives et délires de persécution. A la mi-journée, les équipes soignantes se retrouvent pour les transmissions. Ce mercredi 7 juillet, le service est plutôt calme... mais les agents sont constamment sur le qui-vive car en psychiatrie les crises font partie du travail. De la folie douce à la plus violente, l'équipe de soignants garde en toute circonstance, la même patience. En 2020, 465 personnes ont été admises au sein de ces unités fermées et sécurisées. NC la 1ère s’est plongée pendant une journée dans le quotidien de ce centre où les patients restent quelques semaines en moyenne, et parfois plusieurs années.