On croise toutes sortes de choses, au Port autonome de Nouméa. Des navires de commerce, des paquebots de croisière, des conteneurs de marchandises… et des stations pour mesurer la qualité de l’air. Une dizaine ont été déployées, dans le but d’évaluer les polluants dégagés par toute cette activité. C’est-à-dire les teneurs en dioxyde de soufre, les niveaux d’empoussièrement, la présence de métaux lourds…
Un travail confié par le port à l’association Scal’air. Le lancement officiel a été marqué par la signature de deux conventions, jeudi 24 août. L’une, avec l’Agence française de développement, partenaire de sa transition énergétique. L’autre, avec Scal’air. Il doit en découler une étude sur la qualité de l’air ambiant liée aux activités portuaires pour les années 2023 et 2024. Son coût : 4,9 millions de francs CFP.
Faire des préconisations
La première phase de mesures doit durer un an. Au second semestre 2023, des dispositifs appelés tubes passifs livreront une première tendance concernant :
- le dioxyde de soufre (SO2),
- le dioxyde d’azote (NO2),
- et les composés organiques volatils BTEX (benzène, toluène, éthylbenzène, xylènes).
Un suivi complété par ce qu’on appelle des jauges Owen. Une sorte de bidon surmonté d’un entonnoir qui récupère les retombées atmosphériques. Il s’agit d’évaluer le taux de poussières et les métaux que ces poussières contiennent, notamment le nickel. Par la suite, en 2024, il est prévu de déployer un laboratoire mobile sur la zone qui aura été identifiée comme la plus polluée du port, afin de la surveiller de près. Scal’air envisage de rendre son rapport final fin 2024.
On va pouvoir vérifier que les concentrations qu’on a au port autonome respectent [les] normes et les comparer à toutes les mesures qu’on a pu déjà faire sur Nouméa et qui sont en continu sur nos stations fixes. Le but de cette étude est qu’à la fin, on puisse donner une liste de préconisations et voir ce qui a pu se faire dans les autres ports.
Alexandra Malaval-Cheval, directrice de Scal’air
Deuxième port
Nouméa représente le deuxième port Outre-mer en termes de volume commercial, après celui de La Réunion. Selon le dossier diffusé en complément de ces signatures, les navires de commerce effectuent entre 280 et 300 escales par an au grand quai. Et chaque année, 50 000 à 55 000 conteneurs “équivalent vingt pieds” sont manipulés à l’importation. En 2017, c’était aussi le deuxième port de croisière de France après Marseille-Fos. Une filière touristique stoppée de début mars à fin 2022, mais qui a repris. D’ailleurs, Scal’air s’intéressait déjà à l’impact des paquebots de croisière sur la qualité de l’air à Nouméa. De quoi aller plus loin. La direction du Port autonome, elle, signale qu’elle a entamé cette transition énergétique depuis plusieurs années, déjà.
Le port suit l’activité des récifs dans nos rades. On a aussi changé nos véhicules. On est passés à une flotte avec des véhicules hybrides. On a changé les modes d’éclairage du grand quai, on est passé en tout LED. Ces différentes mesures permettent de réduire l’empreinte carbone du port.
Brice Kiener, directeur du Port autonome