VIDEO. Le Congrès a débattu les orientations budgétaires de la Nouvelle-Calédonie

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Les orientations budgétaires 2023 et même au-delà ont été au cœur d'un débat long de quatre heures, ce jeudi, au Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Malgré des rentrées fiscales records, le gouvernement veut jouer la prudence et le pragmatisme pour faire face aux déficits du sytème de santé à la dette. Il a présenté quatre scénarii pour tenter d’atteindre l’équilibre.

Environ quatre heures de session extraordinaire pleine de chiffres. Ce jeudi 2 mars, les orientations budgétaires du pays ont été débattues par une trentaine d’élus rassemblés dans l’hémicycle du Congrès (une vingtaine d’autres étaient absents mais avaient laissé une procuration). Face à eux, un gouvernement quasi au complet. Et au terme de la séance, le projet de délibération relatif au DOB a été adopté, par 29 voix pour et dix-neuf contre. 

"Moment important"

Une formalité car ce débat ne donne pas lieu à des mesures immédiates. Il s'agit d'un exercice annuel durant lequel l'exécutif présente les perspectives à moyen terme. Il précède l’examen du budget qui doit être voté avant le 31 mars. En ouverture, le président Louis Mapou a qualifié ce rendez-vous de "moment important". Rappelant qu’"en 2022 l'examen du DOB s'était déroulé dans un contexte difficile pour le pays". De crise politique, après la chute du seizième gouvernement par démission de ses membres indépendantistes. Et de crise sanitaire, liée à la pandémie de Covid.

L'année 2022, on avait considéré, au gouvernement, que c'était une année de transition. L'année 2023 va rester encore marquée par une certaine prudence et beaucoup de pragmatisme.

Louis Mapou, président du gouvernement

Après une séance durant laquelle il a été longuement questionné par les groupes loyalistes, résumé devant les journalistes : "[Le budget] va être à l'équilibre, sur la base des dépense obligatoires que nous avons à prendre en charge. C'est plutôt bien lorsqu'on se rappelle d'où on vient, insiste Louis Mapou. C'est grâce à une montée en puissance de l'activité en Nouvelle-Calédonie, une forme de résilience de la part des Calédoniens qu'ils ont répercutée à la sortie de la crise de l'année 2022. Beaucoup de dépenses restent d'actualité, il faudra qu'on continue à y travailler. Mais ce sont surtout des dépenses liées à des organismes qui travaillent en périphérie du gouvernement, que ce soit le Ruamm ou Enercal."

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Un supplément de 18 milliards !

Côté bonne nouvelle, il y a ce supplément de recettes fiscales inattendu en 2022 : 18,4 milliards en plus comparé à 2021. Une conséquence de la vie chère ! L’inflation record a généré un rendement fiscal supérieur. Davantage de TGC ou de droits de douane. La bonne dynamique économique de l’immobilier mais aussi des entreprises a dégagé d’avantage d’impôts et de taxes. De quoi augmenter les dotations aux collectivités - provinces, communes, Nouvelle-Calédonie - de 13,5 milliards.

Endettée à 201%…

Restent des déficits structurels conséquents. Notamment le Ruamm, l’Agence sanitaire et sociale, la Caiss locale de retraites, et la société Enercal. Et puis le taux d'endettement calédonien atteignait 201% fin 2022, en raison notamment des deux prêts contractés en 2020 et 2022. Pour autant, parmi les quatre scénarii proposés, le dix-septième gouvernement entrevoit des perspectives de budget primitif à l’équilibre. Avec des dépenses non financées de 12 à 17 milliards. Aide de l’Etat, poursuite de la réforme fiscale, recherche de financements extérieurs, maitrise des dépenses... Autant de pistes que le gouvernement compte bien explorer pour équilibrer ce budget 2023.

Inquiétudes

Ses orientations ont reçu le soutien inconditionnel des indépendantistes, comme le montre la réaction dans le reportage ci-dessus de Jean-Pierre Djaïwe (groupe Uni). En revanche, les groupes de l'opposition ont émis un avis défavorable. S'ils ont salué la qualité du travail effectué et sa transparence, ils s'inquiètent du futur budget primitif, et de l'état des comptes publics. Les réactions de Virginie Ruffenach (groupe AEC), Gil Brial (intergroupe Loyalistes) et Philippe Michel (groupe Calédonie Ensemble). 

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