Au total, 27 escadrons de gendarmerie mobile sont répartis sur l'ensemble du territoire. Ils assurent au quotidien le maintien de l'ordre avec le soutien des brigades territoriales. Ici, A Koutio, dans la commune de Dumbéa, ces gendarmes contrôlent la zone : " On est maintenant sur une phase de stabilisation. Celui-ci s'inscrit dans un dispositif plus large", explique le lieutenant-colonel Loïc Leroy, commandant de la compagnie de gendarmerie de Nouméa. "On trouve à la fois des patrouilles fixes sur les points clés du terrain et des patrouilles mobiles de gendarmes qui vont au contact de la population pour les rassurer et écouter leurs craintes. "
Depuis le début des violences, le parquet a placé 2086 personnes en garde à vue dont 216 mineurs. 207 personnes ont été incarcérées et 13 mises en examen dans l'affaire des commanditaires présumés des émeutes.
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511 gendarmes blessés
Près de quatre mois après les émeutes, 511 gendarmes ont été blessés et 2 décès constatés. Même si plusieurs zones sont sécurisées en Nouvelle-Calédonie, des endroits demeurent sous haute tension, comme la RP1 à Saint-Louis, au Mont-Dore, où l'accès est contrôlé par les forces de l'ordre.
Le commandant de la gendarmerie, le général Nicolas Matthéos, considère cette zone comme "une difficulté majeure". "Malgré l’engagement du maire du Mont-Dore qui tient à ce que la paix revienne dans cette tribu, malgré l’effort permanent des gendarmes, nous n’avons pas réussi à mettre hors de nuire toute une bande armée qui s’est constituée à Saint Louis", assure Nicolas Matthéos. "Leur but est de tuer les gendarmes et agresser les automobilistes. Ces gens disposent de stocks de munition."
La situation s’est considérablement améliorée
Général Matthéos
Point positif tout de même : "la situation s’est considérablement améliorée et stabilisée. Le jour, la nuit, les gendarmes ont travaillé d’arrache-pied dans des conditions extrêmement difficiles", selon le général Matthéos. Mais il admet qu'en 30 ans de carrière, il n'a "jamais vu un tel niveau de violence et d’adversité."
"Il y a eu une diminution des mobilisations et un retour à la raison. Depuis le coup de filet, qui a concerné la tête de la CCAT, les actions ont été beaucoup moins coordonnées et nous avons pu voir que les gens prenaient conscience que le chaos était une impasse", conclut-il.
L'interview du général Nicolas Matthéos, commandant de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie par Loreleï Aubry.