Au complexe hôtelier Double Tree by Hilton de l’îlot Maître, l’ambiance est exceptionnellement feutrée depuis quelques jours. L’île fait partie des zones visées par l’interdiction de baignade à cause du risque requin. Pour une structure dont les activités sont tournées vers la mer, l’onde de choc est rude. Loin de se décourager, la direction réfléchit à des manières de s’adapter.
Elle a même fait traduire en anglais l’arrêté municipal interdisant la baignade pour les touristes. "La sécurité, c’est très important pour nous, souligne Christophe Brion, directeur d'exploitation du Double Tree by Hilton. C’est important de faire en sorte que l’information soit comprise par tous."
Préserver les emplois en CDI
Les deux interdictions prises en l’espace d’un mois, y compris celle qui court jusqu’au 31 décembre, obligent la société à limiter la casse. Depuis le 13 mars, toutes les activités nautiques proposées et la restauration côté jardin sont suspendues. Les emplois temporaires, aussi. "On essaie de préserver les emplois dits en CDI. Ce sont ces personnes qu’on va privilégier en premier", explique le directeur.
Désormais, c’est autour de la piscine que se concentre la clientèle. Parmi les visiteurs, se trouvent des touristes étrangers qui ne comprennent pas vraiment cette interdiction. D'autant plus que chez eux, le risque requin n’est pas nouveau. Et ils ont appris à vivre avec. "C’est dommage, en Australie, ils mettent des filets anti-requins, estime Karen, une touriste australienne. Donc tout le monde nage librement et ils ne ferment pas les plages. Quand les touristes viennent, j’espère qu'ils sont au courant que les plages sont fermées, pour ne pas être déçus."
Un taux de fréquentation en baisse
Niché dans une réserve, avec sa soixantaine de bungalows, l'hôtel permet d’avoir un accès direct à une biodiversité abondante. Ce cachet est un atout à l’international. Mais depuis deux semaines, le taux de fréquentation se situe autour de 75 %, soit 20 % en moins. Les bungalows commencent à souffrir de la résonance requin. "Aux derniers nouvelles, pour avoir un pilotis, il fallait attendre fin mai. Avec les dernières annonces, on se retrouve avec des pilotis libres depuis une semaine, alors que ça faisait très longtemps que ça n’était pas arrivé."
Le complexe de l'île aux Canards est également plombé par cette interdiction de baignade. Il réduit fortement ses activités. Pour le moment, l'établissement reste ouvert le dimanche en journée.