Vie chère : des associations luttent au quotidien contre la pauvreté

De nombreuses associations s'engagent pour lutter contre la pauvreté
50 000 personnes vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté en Nouvelle-Calédonie, 10 000 sont en situation de précarité absolue. Des associations se mobilisent pour leur venir en aide et leur permettre d’avoir de quoi manger.

La vie chère touche évidemment l’ensemble de la société calédonienne. Ce sont cependant les plus précaires qui pâtissent le plus de la crise économique mondiale. La Banque alimentaire a été créée il y a 3 ans pour distribuer les surplus alimentaires des grandes surfaces et des commerçants à des dizaines d’associations. Aujourd’hui les stocks diminuent à vitesse record.

Une distribution de bons alimentaires qui a doublé

A l’épicerie solidaire de Saint Vincent de Paul, l’association revend à prix très faibles des denrées alimentaires. Nous ne sommes pas encore le 20 du mois, mais déjà les rayons sont pratiquement vides. Les besoins des populations en précarité ne cessent de s’amplifier, alors en plus de l’épicerie, Saint Vincent de Paul doit offrir des bons gratuits.
" Pour les bénéficiaires orientés par les institutions ou d’autres associations, nous faisons des bons alimentaires de l’ordre de 5 000 francs et sur mars et avril, on a vraiment constaté que nos bons alimentaires ont été multipliés par deux" explique Lolita Lecren, gestionnaire de l’association.

Une situation qui s’aggrave

C’est à la Banque alimentaire de Nouméa que sont récoltés les surplus offerts par les grandes surfaces, les importateurs ou agriculteurs, et redistribués ensuite à une cinquantaine d’associations. Et c’est une évidence, la crise économique de ces derniers mois a aggravé la situation des plus pauvres.
"Avec ce que l’on a comme statistiques au bout de trois ans, on sert bien sûr les trois grosses, mais en tout une cinquantaine d’associations, parce qu’il faut aussi aider les petites associations qui font autant de travail et les CCAS des mairies, les écoles des quartiers défavorisés, aujourd’hui, je peux dire que sans aucun doute, il y a de la pauvreté en Nouvelle-Calédonie" constate Betty Levanqué, la présidente de la Banque alimentaire.

De plus en plus de personnes touchées

Familles nombreuses, de la Grande Terre ou des Îles, étudiants ou encore personnes en situation de handicap, la précarité s’installe partout.
" Lorsqu’on souffre d’un handicap, on perçoit juste une allocation. C’est déjà une chance, mais on a beaucoup de bénéficiaires qui sont en demi-allocation, donc l’allocation pleine, c’est dans les 92 000 et 50 000 pour la demi-allocation. Donc, ce sont des personnes en précarité économique" rappelle Hélène, de l’association Hippocampe.
" C’est très difficile pour les familles, déjà, pour venir récupérer les dons en cette période de pluies, pour les parents surtout, c’est très difficile" confirme Edwin de l’association Dorcas.
La solidarité fonctionne ici quasi uniquement sur les dons et le bénévolat. Au moins 50 000 personnes vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté en Nouvelle-Calédonie, soit avec moins de 86 000 francs CFP par mois. 10 000 sont en situation de précarité absolue, c’est-à-dire qu'elles n’ont pas de quoi se nourrir au quotidien. Une population frappée à présent de plein fouet par la hausse des matières premières de l’alimentation.
Le reportage de Laurence Pourtau et Brigitte Whaap 

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