L’Institut Agronomique Néo-Calédonien fêtait ce mercredi ses vingt ans. L’organisme de recherche fondé en 1999 réunit près de 120 chercheurs au cœur des trois provinces. Ravageurs de cultures calédoniens, diversification fruitière… les domaines d'intervention de l'IAC sont nombreux.
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Quatre-cent variétés de fruitiers en collection, vingt-quatre hectares de terrain dédiés à la recherche et l’expérimentation dont un verger de dix-huit hectares, de serres et de pépinières, l’Institut Agronomique Néo-Calédonien est l’un des principaux organisme local de recherche publique local. Il dispose de six antennes sur le Caillou, à Pouembout, La Foa, Païta, Nouméa, au Mont-Dore et jusqu’aux îles, à Maré. C’est en fin 1999 que l’IAC succède au Cirad, avec un élargissement de ses missions au développement durable, à la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité.
C’est en grande pompe qu’ont été célébrés les vingt ans de l’organisme ce mercredi, au coeur de la station de recherche agronomique de Pocquereux. Depuis près de vingt ans, les professionnels de l’organisme ont permis une amélioration des connaissances de la biodiversité végétale pour sa valorisation, mais aussi selon son directeur général Laurent L’Huillier, « un accompagnement de la filière bovine pour la lutte contre la tique, en mettant en place des méthodes de lutte intégrées ». La baisse de 80% d’usage des acaricides dans la lutte contre la tique du bétail a d’ailleurs été permise grâce aux spécialistes de l’organisme.
Autres domaines d’intervention de l’IAC : « la santé des végétaux et la lutte contre certains ravageurs », assure son directeur général. Pour exemple en la matière, deux traitements post-récolte ont été transférés, afin de limiter l’usage de pesticides chimiques dans la lutte contre la mouche des fruits. Un insecte responsable de pertes économiques colossales au niveau du marché local et à l’export.
Aider à éliminer la population du papillon piqueur de fruits sur le territoire. C’est l’objectif de Lise Leroy, doctorante en écologie chimique à l’Institut Agronomique Calédonien. Au coeur de son laboratoire inauguré à l’occasion des vingt-ans de l’organisme, elle chapeaute une nouvelle thématique : l’écologie chimique. Pour supprimer définitivement ce ravageur de culture fruitière Calédonien, la spécialiste capture l’odeur de fruits, notamment celle de diverses variétés d’oranges et les étudies. « On met le fruit dans une poche plastique, on a courant de pompe aspirante et on a un dispositif important qui s’appelle le tenax, un tube de verre avec du charbon actif à l’intérieur et c’est ce charbon qui va être traversé par notre courant d’air, qui va aspirer l’air dans notre poche en plastique et qui du coup, va capter toutes les molécules émises par le fruit ».
L’objectif : réaliser un piège à papillon-piqueur, à destination des agriculteurs. L’Othreis Fullonia, ravageur qui sillonne les agrumes à la tombée de la nuit a fait de véritables dégâts sur les productions fruitières locales, notamment en 2016. La doctorante planche encore sur trois dispositifs de pièges, à suspendre au cœur des arbres fruitiers.
Elle étudie également ces petits insectes de près. « Je branche des antennes de papillon sur des petites électrodes et je mesure l’intensité électrique qui traverse l’antenne quand il y a une odeur pulvérisée dessus. C’est ce que l’on appelle la réponse physiologique et moi c’est ça que je regarde en premier lieu. Est-ce que l’on a une réponse physiologique ou pas? À partir de là on va basculer en comportement, on va regarder est-ce c’est attractif ou répulsif? Ce sont ces deux parties de résultats qu’on va mélanger pour transposer en milieu naturel ». Pour l’heure la doctorante en est encore aux travaux en milieu semi-naturel et espère pouvoir, à l’image des autres techniciens de l’Institut Agronomique Néo-Calédonien, apporter une réponse aux agriculteurs locaux dans quelques années.
Chaque année, les 120 agents de l’organisme produisent près de 100 productions scientifiques, pour un budget annuel de 650 millions de francs cfp.
Davantage axée sur la transition agro-écologique et la transformation du monde rural, la stratégie 2017-2021 est axée autour de trois domaines thématiques : l’agriculture, la biodiversité et la valorisation, le sol et la végétation ainsi que le territoire, les acteurs et usages. Pour cette période, les projets de l’IAC sont financés à hauteur de 2,7 milliards de francs cfp par l’Etat, le gouvernement et les trois provinces. Les perspectives de l’organisme sont nombreuses assure le directeur général de l’IAC Laurent L’Huillier : « Ce que l’on souhaite c’est se renforcer, par l’acquisition de nouvelles compétences, de chercheurs, d’ingénieurs et de techniciens. Concernant les thématiques très porteuses aujourd’hui où il y a des fortes demandes, c’est évidemment l’agroécologie, la protection de l’environnement, la problématique de l’eau et les sécheresses qui seront peut-être plus accentuées à l’avenir, il faut s’y préparer », assure le directeur général.
Le reportage d’Alix Madec :
C’est en grande pompe qu’ont été célébrés les vingt ans de l’organisme ce mercredi, au coeur de la station de recherche agronomique de Pocquereux. Depuis près de vingt ans, les professionnels de l’organisme ont permis une amélioration des connaissances de la biodiversité végétale pour sa valorisation, mais aussi selon son directeur général Laurent L’Huillier, « un accompagnement de la filière bovine pour la lutte contre la tique, en mettant en place des méthodes de lutte intégrées ». La baisse de 80% d’usage des acaricides dans la lutte contre la tique du bétail a d’ailleurs été permise grâce aux spécialistes de l’organisme.
Autres domaines d’intervention de l’IAC : « la santé des végétaux et la lutte contre certains ravageurs », assure son directeur général. Pour exemple en la matière, deux traitements post-récolte ont été transférés, afin de limiter l’usage de pesticides chimiques dans la lutte contre la mouche des fruits. Un insecte responsable de pertes économiques colossales au niveau du marché local et à l’export.
100 productions scientifiques chaque année
Aider à éliminer la population du papillon piqueur de fruits sur le territoire. C’est l’objectif de Lise Leroy, doctorante en écologie chimique à l’Institut Agronomique Calédonien. Au coeur de son laboratoire inauguré à l’occasion des vingt-ans de l’organisme, elle chapeaute une nouvelle thématique : l’écologie chimique. Pour supprimer définitivement ce ravageur de culture fruitière Calédonien, la spécialiste capture l’odeur de fruits, notamment celle de diverses variétés d’oranges et les étudies. « On met le fruit dans une poche plastique, on a courant de pompe aspirante et on a un dispositif important qui s’appelle le tenax, un tube de verre avec du charbon actif à l’intérieur et c’est ce charbon qui va être traversé par notre courant d’air, qui va aspirer l’air dans notre poche en plastique et qui du coup, va capter toutes les molécules émises par le fruit ».
L’objectif : réaliser un piège à papillon-piqueur, à destination des agriculteurs. L’Othreis Fullonia, ravageur qui sillonne les agrumes à la tombée de la nuit a fait de véritables dégâts sur les productions fruitières locales, notamment en 2016. La doctorante planche encore sur trois dispositifs de pièges, à suspendre au cœur des arbres fruitiers.
Elle étudie également ces petits insectes de près. « Je branche des antennes de papillon sur des petites électrodes et je mesure l’intensité électrique qui traverse l’antenne quand il y a une odeur pulvérisée dessus. C’est ce que l’on appelle la réponse physiologique et moi c’est ça que je regarde en premier lieu. Est-ce que l’on a une réponse physiologique ou pas? À partir de là on va basculer en comportement, on va regarder est-ce c’est attractif ou répulsif? Ce sont ces deux parties de résultats qu’on va mélanger pour transposer en milieu naturel ». Pour l’heure la doctorante en est encore aux travaux en milieu semi-naturel et espère pouvoir, à l’image des autres techniciens de l’Institut Agronomique Néo-Calédonien, apporter une réponse aux agriculteurs locaux dans quelques années.
Chaque année, les 120 agents de l’organisme produisent près de 100 productions scientifiques, pour un budget annuel de 650 millions de francs cfp.
Stratégie 2017-2021
Davantage axée sur la transition agro-écologique et la transformation du monde rural, la stratégie 2017-2021 est axée autour de trois domaines thématiques : l’agriculture, la biodiversité et la valorisation, le sol et la végétation ainsi que le territoire, les acteurs et usages. Pour cette période, les projets de l’IAC sont financés à hauteur de 2,7 milliards de francs cfp par l’Etat, le gouvernement et les trois provinces. Les perspectives de l’organisme sont nombreuses assure le directeur général de l’IAC Laurent L’Huillier : « Ce que l’on souhaite c’est se renforcer, par l’acquisition de nouvelles compétences, de chercheurs, d’ingénieurs et de techniciens. Concernant les thématiques très porteuses aujourd’hui où il y a des fortes demandes, c’est évidemment l’agroécologie, la protection de l’environnement, la problématique de l’eau et les sécheresses qui seront peut-être plus accentuées à l’avenir, il faut s’y préparer », assure le directeur général.La recherche et la prévention contre les incendies
Dans le viseur de certains chercheurs, les problématiques actuelles notamment les incendies, qui impactent la biodiversité locale. À la Coulée, une espèce endémique pourraît d'ailleurs disparaître.Le reportage d’Alix Madec :
20 ans IAC Incendies