Violences au Camp-Est : quatre détenus voient leurs peines de prison prolongées

Tribunal correctionnel de Nouméa
Quatre détenus du Camp-Est étaient présentés devant le tribunal correctionnel de Nouméa, ce mardi 11 avril. Ils ont été à l’origine de violences en réunion le mois dernier, contre un gardien de prison. Ils l'ont roué de coups. Leurs peines de prison ont été allongées.

Ils resteront plus longtemps derrière les barreaux. Ces jeunes ont la vingtaine et déjà des casiers judiciaires bien remplis. Trois d’entre eux, s’en sont déjà pris à des personnes dépositaires de l’autorité publique par le passé. Tous reconnaissent les faits, survenus le 6 mars dernier dans l'enceinte de la prison de Nouville, à Nouméa. L’un d’entre eux était de retour du mitard, lorsqu’il s’est vu privé d’activité sportive. C'est alors qu'il s’en est pris au gardien, avec trois de ses comparses. Des coups de pieds et de poings principalement au visage, qui ont entraîné neuf jours d’incapacité totale de travail pour le gardien de prison.

Peines de prison allongées 

Un mois plus tard, la victime n’a pas repris le travail. Ce surveillant stagiaire toujours en formation, ne sait pas dire aujourd’hui s’il poursuivra son cursus. D’autant que s’il retourne au Camp Est, il croisera ses agresseurs pendant encore quelques années. Car leurs peines de prisons ont été allongées : trois ans supplémentaires pour les trois premiers. Et deux ans, pour celui qui revenait d'une cellule disciplinaire. L’expertise psychiatrique a conclu à l’altération de son discernement.

"Les surveillants sont à bout de nerfs"

Une décision de justice qui intervient alors que les agressions se multiplient au centre pénitentiaire, depuis le début de l’année. “On est très surpris, mais très content que l’on soit enfin valorisés dans notre métier. Je pense que ça va faire voir aux autres détenus ce que la justice est capable de faire s’ils recommencent sur des surveillants ou des officiers”, lance Jérémy Fernandez, représentant local du syndicat UFAP-UNSA justice au Camp-Est.

Surpopulation carcérale, manque d’effectifs : selon le délégué syndical, il faudrait au minimum quatorze surveillants supplémentaires au Camp-Est, pour garantir la sécurité. “Selon une étude faite fin mars, on était à une vingtaine d’agressions. Tandis que les autres années, sur un trimestre on était à environ onze. On peut dire que ça a plus que doublé. Ce sont des conditions déplorables. Les surveillants sont à bout de nerfs”, déplore Jérémy Fernandez. “Il faut que ça continue dans cet esprit là et que lorsqu'il y a une agression, la sanction soit rapide”, poursuit le représentant syndical.

Les intérêts civils, qui traiteront d'une éventuelle indemnisation du gardien agressé seront quant à eux abordés en juillet prochain.