Une prise en charge plus élargie
Ce dispositif, attendu depuis trois ans, sera prochainement installé au CHT Gaston-Bourret au sein du pôle mère-enfant. Un lieu unique où les victimes bénéficieront d'une prise en charge médicale, psychologique et médico-légale juridique. Le recrutement d'une équipe pluridisciplinaire (assistante sociale, psychologue, juriste) pourrait débuter en juin-juillet pour une mise en place effective au mois d'août.
La priorité c'est la prise en charge juridique parce qu'au niveau psychologique et social il y a quand même déjà beaucoup de mécanisme qui existent. Par contre, au niveau juridique, c'est plus complexe car il y a la partie pénale donc tout le système de la plainte même si c'est bien organisé. Il y a aussi les femmes qui se séparent donc les interventions auprès du juge des affaires familiales. Ou encore, la prise en charge des enfants lorsqu'ils sont témoins ou victimes des violences du couple... voilà tout ce qu'il faut travailler.
- Karine Destours, coordinatrice du projet
L'ordonnance de protection gagne à être connue
Ce projet permettra un accompagnement au plus près des victimes pour les encourager dans leur processus menant à la sortie de la violence. Car trop peu d'entre elles ont connaissance de leurs droits et des moyens dont dispose la justice pour intervenir en leur faveur, notamment au niveau des conditions matérielles.
Il existe des dispositifs comme l'ordonnance de protection qui peut-être délivrée par un juge aux affaires familiales et qui peut contraindre l'auteur d'une agression à, non seulement quitter le domicile, mais également à payer le loyer pour son épouse et ses enfants. Ce sont des dispositifs qui ne sont pas connus des victimes qui s'imaginent qu'elles vont devoir partir, déscolariser leurs enfants, alors que par une simple requête au juge des affaires familiales, et sans même attendre les résultats d'une enquête judiciaire, elles peuvent obtenir ça. Mais encore faut-il être bien informé.
- Alexis Bouroz, Procureur de la République
Ce centre d'accueil des victimes de violences n'en est, pour l'heure, qu'à l'état expérimental.
Les explications de Sheïma Riahi et Cédric Michaut