Edouard Philippe devrait se rendre en Nouvelle-Calédonie en décembre, a annoncé jeudi Victor Tutugoro à l'issue d'une rencontre de l'Uni avec le Premier ministre, et le dernier comité des signataires avant le référendum d'autodétermination est prévu pour octobre.
Jeudi en fin d’après-midi, Edouard Philippe a reçu une délégation de l'Uni. L'Union nationale pour l'indépendance qui regroupe essentiellement les composantes du FLNKS que sont le Palika et l'Union progressiste en Mélanésie. Pour
«un premier contact avec les nouveaux dirigeants», a expliqué à la presse Victor Tutugoro, vice-président de la province Nord - le président, Paul Néaoutyine, faisait partie de la délégation mais n'a pas souhaité s'exprimer.
«Dire notre manière de voir»
Le Premier ministre leur a dit qu'il allait
«réunir le comité des signataires dans la deuxième quinzaine d'octobre», et
«qu'il viendrait personnellement en Nouvelle-Calédonie début décembre», a indiqué Victor Tutugoro.
«Nous voulions dire au Premier ministre notre manière de voir l'évolution de la situation en Nouvelle-Calédonie», a-t-il développé, soulignant que
«les choses sont un peu bloquées aujourd'hui, au sortir des élections législatives».
«Nous sommes venus voir l'Etat, parce que c'est l'Etat qui a la souveraineté en Nouvelle-Calédonie, et nous voulons discuter précisément de la souveraineté, parce que c'est le sujet essentiel en 2018. Or, nos partenaires locaux en Nouvelle-Calédonie ne veulent pas en discuter», a-t-il déploré. Des propos également recueillis par Outre-mer 1ère.
Paul Néaoutyine chez la ministre
Le référendum d'autodétermination est prévu au plus tard en novembre 2018, conformément à l'accord de Nouméa signé en 1998, qui organise la décolonisation par étapes de l'île. Les indépendantistes reprochent aux représentants de la droite non indépendantiste de ne pas vouloir
«entrer dans le dur» des sujets de souveraineté. Lundi, Paul Néaoutyine, le leader du Palika, avait déjà indiqué lors d'une rencontre avec la ministre des Outre-mer Annick Girardin, qu'ils étaient
«preneurs, maintenant que les législatives sont terminées, que les autres délégations participent activement à la poursuite des travaux», afin que
«l’Accord de Nouméa aille jusqu'à son terme».
L'échéance de mai prochain
«Il nous faut mettre à profit le temps qui nous reste, au moins d'ici mai», date avant laquelle le Congrès doit saisir le gouvernement sur l'organisation du référendum, a insisté Victor Tutugoro. A défaut - le Congrès n'ayant pas actuellement la majorité des trois-cinquièmes nécessaire-, c'est le gouvernement, comme le prévoit la Constitution, qui organisera la consultation, a rappelé le Premier ministre début juillet dans sa déclaration de politique générale.