Visite historique au Pavillon des aliénés, à Nouville

Cette visite guidée des vestiges du bagne contenus dans l'enceinte du CHN de Nouville n'a lieu qu'une fois par an.
L’association Témoignage d’un passé a organisé, vendredi 19 novembre, une visite des anciennes cellules du bagne de Nouvelle-Calédonie, à Nouville. Cette immersion a conduit ses visiteurs à l’intérieur du Centre hospitalier spécialisé (CHN).

Cette visite n’a lieu qu’une fois par an. Vendredi 19 novembre, un groupe de curieux conduit par Emmanuelle Eriale, directrice du site historique du bagne de Nouville a pu pénétrer dans l’enceinte du Centre hospitalier spécialisé (CHN) pour y découvrir les anciennes cellules du bagne de la Nouvelle-Calédonie.

Une attention particulière a été accordée au Pavillon des aliénés. "C’est un bâtiment qui est peu ouvert au public. Ce qui est très intéressant, c’est que nous y parlons de l’histoire du bagne et du traitement de la maladie de l’aliénation, à cette époque", explique Emmanuelle Eriale.

C'est Emmanuelle Eriale, directrice du site historique du bagne de Nouville, qui a animé cette séquence.

Des kanjis sur les murs

Dans une des cellules qui ont été reconstituées, les visiteurs ont découvert des écritures griffonnés par les détenus qui se sont succédé sur place. Parmi eux, des kanjis, des caractères en japonais.

"Des Japonais ont été arrêtés et enfermés dans différents lieux qui appartenaient autrefois au bagne avant d’être envoyé vers l’Australie, à partir de mars 1942", renseigne la directrice du site. "Nous évoquons également une autre période difficile de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie : l’arrestation de Japonais après l’attaque de Pearl Harbor. Il y a eu des conséquences, ici", poursuit-elle.

Sur les murs d'une cellule, des kanjis rappelle l'internement subis par les Japonais de Nouvelle-Calédonie après la l'attaque de Pearl Harbor, le 7 décembre 1941.

Durant la visite, Emmanuelle Eriale rapporte également des témoignages d’époque. "Avant de rentrer dans ce bâtiment, je raconte la description des lieux qui a été dressée par une femme, en 1911. Elle a été choquée par l’état misérable des condamnés qui s’y trouvaient, dans une détresse extrême. On visitait alors cela comme si on allait au zoo. Nous essayons de prendre un peu de hauteur et de présenter ce bâtiment avec tout le sérieux possible", conclut la guide.

Le reportage de Medriko Peteisi