Ce sera la dernière visite ministérielle qu'elle couvre sur le Caillou pour le journal Le Monde. C'est donc avec "un petit pincement au cœur" que Claudine Wery va suivre cette semaine Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer. Une visite qu'elle voit en main tendue pour renouer le dialogue après le troisième referendum et quelques couacs. "Il l'a dit lui même, des impairs ont été commis de part et d'autre, donc ça veut aussi dire de la part de l'État. C'est vrai que l'État a commis quelques impairs depuis l'élection présidentielle avec les deux visites ministérielles avortées, l'invitation au Comité des signataires par un tweet… On sortait d'une phase délicate et ils y sont allés un peu avec des moufles". Il faudra donc que Jean-François Carenco ramène tout le monde autour de la table hors des postures politiques.
L'importance de la nuance
Arrivée en Nouvelle-Calédonie en 1991, Claudine Wery aura donc passé 31 ans à couvrir l'actualité locale pour Le Monde et l'Agence France-Presse avec toujours le même intérêt. "Évidemment au bout de tant d'années, il peut y avoir une forme de lassitude parce qu'on tourne parfois en rond mais c'est un tout petit pays d'une complexité incroyable. Il n'y a pas beaucoup de monde mais il y a des enjeux énormes que ce soit au niveau humain, économique, environnemental… Il ne faut jamais croire qu'on a tout compris. La seule chose que je sais, c'est que justement la vérité est toujours dans la complexité, dans la nuance".
Des portraits à l'image du pays
Une complexité qu'elle a explorée dans les différents livres qu'elle a écrit ou co-écrit. André Dang, Roger Gaillot, Christian Karembeu... Autant de biographies que Claudine Wery a raconté comme des enquêtes. "On est allé à chaque fois rencontrer des dizaines de personnes qui nous ont raconté le pays. À chaque fois, c'était des histoires qui sont des facettes du pays. Pour moi, elles sont l'âme de la Nouvelle-Calédonie".
Un entretien a retrouver en intégralité ici