Vivre dans un squat en période de confinement

Au squat du "péage", à Dumbéa, près de 300 personnes y vivent. Les conditions de vie y restent compliquées notamment pour l'approvisionnement en eau et en électricité. La solidarité, entre voisins, familles et associations caritatives est primordiale et rend le quotidien plus supportable.
Dans son coin de verdure, Aline et Yane Diroua ainsi que leurs quatre enfants passent l'après-midi ensemble, assis sur la natte. C'est un rituel désormais, cette mère de famille devient conteuse et lit plusieurs passages de la bible.


Personne vulnérable

Aline est asthmatique sévère depuis l’enfance. Elle a été hospitalisée en pneumologie juste avant le confinement. Plusieurs fois par jour, le groupe électrogène de son habitation lui permet de recharger son appareil respiratoire.
Sa pathologie la rend très vulnérable au Covid-19.
 

« Je me tiens informée de la radio à travers le mobilis. Je demande à mon concubin de démarrer le moteur pour pouvoir charger nos mobilis, pour pouvoir être au courant du coronavirus parce que je suis quelqu’un de sensible par ce virus là, je suis très concernée et je suis vraiment très inquiète.» 
Aline Diroua, mère de famille


Appliquer les gestes barrière en dépit du manque d'eau

L’accès à l’eau courante n’a jamais été aussi important qu’en ces temps de crise sanitaire.  Depuis quelques mois, la famille d'Aline vit sans eau. La ressource a été coupée, faute d’avoir pu payer les factures.
Grâce aux voisins, Aline, son mari et ses enfants en sont approvisionnés quotidiennement et ils peuvent donc pratiquer les gestes d’hygiènes "barrière".
Aline et ses enfants se ravitaillent en eau
 

« On économise l’eau car déjà c’est difficile de venir chercher de l’eau chez le voisin. C’est dans des petits sauts qu’on recueille un peu d’eau, c’est leur papa qui prépare l’eau, ensuite avec le savon les enfants, un par un se laver les mains chaque fois qu’ils vont aux toilettes ou quand ils sortent voir les copains. Tous les matins je leur fais laver les mains après chaque activité »
Aline Diroua, mère de famille



Reportage Lizzie Carboni et Kaio Tui
©nouvellecaledonie