Vladimir Poutine en Azerbaïdjan : une visite d'Etat suivie de près

Ilham Aliev et Vladimir Poutine lors d'une précédente visite du chef du Kremlin à Bakou.
C'est un déplacement suivi étroitement depuis Paris. Le chef du Kremlin est arrivé dimanche à Bakou pour une visite de deux jours. Vladimir Poutine s'entretiendra avec son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev, dont le régime soutient plusieurs formations indépendantistes françaises, tels que le FLNKS en Nouvelle-Calédonie.

Le président russe Vladimir Poutine est arrivé dimanche à Bakou en Azerbaïdjan pour une visite d'Etat de deux jours. La visite dans ce pays du Caucase, proche partenaire de Moscou mais aussi important fournisseur d'énergie des pays occidentaux, intervient sur fond d'offensive militaire ukrainienne sans précédent sur le sol russe.

La télévision de Russie a diffusé des images de l'avion du maître du Kremlin à son arrivée dans la soirée à Bakou. Vladimir Poutine doit s'entretenir ce lundi sur les bords de la mer Caspienne avec Ilham Aliev sur "les questions relatives au développement des relations de partenariat stratégique et d'alliance entre la Russie et l'Azerbaïdjan, ainsi que sur les problèmes internationaux et régionaux d'actualité", a précisé le Kremlin.


Hommage au père du président 

Le dirigeant russe doit également assister ce 19 août à une cérémonie de dépôt de gerbe sur la tombe de Heydar Aliev, père du dirigeant azerbaïdjanais actuel et ancien président de ce pays du Caucase entre 1993 et 2003, d'après l'agence russe Ria Novosti.

Des discussions en formats réduits et élargis sont également au programme, tout comme la signature de documents conjoints et une déclaration à la presse de Vladimir Poutine et Ilham Aliev, selon Ria Novosti.


L'Arménie, talon d'Achille de la Russie 

Le dernier déplacement de Vladimir Poutine en Azerbaïdjan remonte à septembre 2018. Hôte de la conférence climatique COP29 en novembre prochain, l'Azerbaïdjan est notamment un gros producteur de gaz naturel, vers lequel l'Union européenne s'est tournée pour combler la nette réduction des livraisons russes depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022.

La Russie, de son côté, est accusée d'avoir joué un rôle équivoque dans le conflit qui a opposé l'Arménie et l'Azerbaïdjan, deux ex-Républiques soviétiques longtemps restées dans la sphère d'influence russe, sur la question du Haut-Karabakh. L'Arménie reproche à Moscou son manque de soutien face à l'Azerbaïdjan, qui a entièrement reconquis par la force, en septembre 2023, cette région montagneuse azerbaïdjanaise contrôlée pendant trois décennies par des séparatistes arméniens.


Soutien aux figures indépendantistes 

Depuis, Erevan, la capitale d'Arménie, cherche à renforcer ses liens avec les Occidentaux, dont les Etats-Unis, au grand dam du Kremlin. Le soutien de la France aux Arméniens avait aussi fâché l'Azerbaïdjan, qui a multiplié depuis les campagnes de désinformation contre Paris.

Le divorce entre les deux pays est d'autant plus consommé que l'Azerbaïdjan, par l'intermédiaire du Groupe initiative de Bakou, a apporté son soutien aux mouvements indépendantistes au sein de la France. Paris accuse notamment le régime Aliev d'ingérence dans les troubles qui secouent la Calédonie. Et s'interroge aussi sur un possible rôle de Moscou en coulisse. 

Banderole en soutien à Poutine et drapeau azéri lors de la manifestation contre la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, le 28 mars 2024.