Volley-ball : Jean Ruahé, le bénévole tahitien adopté par Iaaï est décédé

Jean Ruahe, fidèle bénévole du volley calédonien, est décédé.

Impliqué dans les instances dirigeantes du volley-ball d’Ouvéa, des îles Loyauté et de la ligue, ce Polynésien, qui était aussi arbitre, est décédé à l’âge de 87 ans. Il repose en paix à Gossanah.


« Chez nous, on dit qu’une fois qu’une personne est dans la tombe, il n’entend plus. C’est pour cela que je lui ai rendu hommage de son vivant ». Lorsqu’il a organisé son exposition sur les 50 ans de volley-ball à Ouvéa, en octobre dernier, Maki Wea n’a pas oublié de placer quelques photos de Jean Ruahé sur les murs du faré où l’on pouvait découvrir de nombreux clichés d’époque et plus récents. « C’était un geste pour parler de son histoire. C’est quelqu’un que je reconnais, exemplaire par rapport à la jeunesse de l'île, et du volley-ball calédonien » poursuit l’ancien président de la ligue territoriale. 

                                                                                                               

Fondateur de la ligue, influent dans l'arbitrage                             

 

Un tahitien qui a travaillé au nickel et comme comptable à la maison Barrau. Sportif doué, il avait disputé les Jeux du Pacifique dans la sélection basket en 1963, son sport de prédilection n’étant pas retenu pour cette édition. « Quand ils sont revenus des Jeux, avec des amis, il a été l’un des membres actifs de la ligue calédonienne de volley-ball. Il a longtemps été le président de la commission d’arbitrage, et le seul arbitre fédéral jusque dans les années 2000 ». En 1974, le natif de Raiatea s’installe à Ouvéa, à la tribu de Takedji. Il devient secrétaire général du comité de district de Iaaï et occupe le même poste au comité provincial îles, aux côtés du président, Maki Wéa, qui se souvient d’un bénévole omniprésent. « Il était sur la chaise d’arbitre, à la table de marque sur le plateau, il formait les arbitres sur les îles et à Nouméa. Quand on organisait un tournoi, il était en cuisine pour préparer le repas. C’était un touche à tout » se remémore t’il.

Un panneau pour lui rendre hommage lors de l'exposition "50 ans de volley-ball à Iaaï"

 

Pleinement intégré à Iaaï

 

Ce n’est qu’il y a cinq ans qu’il a arrêté de suivre partout sa famille du volley-ball dans les déplacements. Dimanche dernier, il aurait dû fêter ses 88 ans. Jean Ruahé s’en est allé avant. « Il avait des amis de tous bords. Un Tahitien qui vit ici à Ouvéa, même pendant les Evènements, cela veut dire qu’il était apprécié par les gens d’ici. Apprécié pour son implication au niveau de l’église, du travail de la coutume, et surtout son implication dans le mouvement sportif et le volley-ball ». Considéré comme un paroissien de la tribu de Gossanah, il avait demandé à sa femme et aux gens de Takedji à être enterré dans cette tribu protestante, la seule parmi celles du Nord de l’île. Une autre reconnaissance fortement symbolique de qui il était.