L'analyse du vote calédonien

A droite, ou plutôt à droite toute..  31% pour François Fillon, 29% pour Marine Le Pen : une nouvelle fois, la Nouvelle-Calédonie reste résolument conservatrice.
A l’approche de 2018, il y a en Nouvelle-Calédonie une crispation de l’électorat loyaliste. Le candidat des Républicains arrive en tête au premier tour de cette présidentielle. Mais il est talonné par la patronne du Front national, à 2000 voix d’écart.
 

Moins 18 pour Fillon

Une première place en demi-teinte, pour Francois Fillon : il fait 18 points de moins que Nicolas Sarkozy en 2012. En cause : l’absence de réelle campagne des Républicains et un candidat affaibli par les affaires.
 

Percée de Le Pen dans le Grand Nouméa et en Brousse

Ces 18 points se sont reportés sur la candidature de Marine Le Pen. Elle réalise une percée dans l’agglomération de Nouméa : Dumbéa, le Mont-Dore, Païta. Et dans des villages de Brousse, atteignant par exemple 50% à Ouégoua, 43 % à Koumac et 38 % à La Foa.
 

Vote différent

Un camp républicain fragilisé, un Front national qui retrouve sa base électorale de la fin des années quatre-vingt... La Nouvelle-Calédonie vote différemment de la Métropole. Ici, Emmanuel Macron arrive en troisième position, avec un petit 12%.
 

Un électorat indépendantiste peu mobilisé...

En dehors de cette percée du Front national, on retiendra aussi le poids de l’électorat indépendantiste. Il s’affiche dans une très faible participation : 11% en province Iles, 31% en province Nord. On le voit, la présidentielle n’a pas passionné les militants indépendantistes. Cette faible mobilisation entraîne la participation globale sous la barre symbolique des 50%, avec 48%. C’est 7 points  de moins qu’en 2012.
 

... qui soutient Hamon

Mais dans les fiefs indépendantistes, les électeurs ont généralement voté pour le candidat du PS, soutenu par le FLNKS et, à la dernière minute, par l'UC ce samedi. Benoît Hamon fait 30% dans les provinces Iles et Nord.
 

Le référendum à l'horizon

Reste à présent le second tour, et cette question : les électeurs qui ont choisi François Fillon et Benoît Hamon voteront-ils, comme l’ont indiqué ces deux candidats, pour Emmanuel Macron ? Rien n’est moins sûr. En Calédonie, certains Républicains, comme Harold Martin, sont tentés par le vote frontiste, et le centriste Pascal Vittori a déjà annoncé qu’il voterait Marine Le Pen. On le voit, l’élection présidentielle est vécue en Calédonie avec le prisme de l’enjeu du référendum de 2018.