Peu d’enthousiasme au CESEC, pour un projet de loi destiné à contrôler le prix maximal de vente de certains produits et services. Aujourd'hui pour la société civile, la concurrence, synonyme de baisse des prix, doit s’exercer.
C'est l'argument expliqué par Jean François Benhamza, représentant du collège des entrepreneurs :
"À partir du moment où on va faire en sorte que la concurrence puisse se développer, on arrivera systématiquement à des marges qui seront maîtrisées. Pas contrôlées, mais maîtrisées."
Jean-François Benhamza / représentant du collège des entrepreneurs
Émergence d’un marché noir, ou encore impact négatif sur la qualité des produits, ce sont autant d’arguments contre ce texte, qui est loin de faire l’unanimité, car pris dans l’urgence, jugé peu clair et trop large.
Christophe Plée, le président de la CPME, la confédération des petites et moyennes entreprises de Polynésie française, explique pourquoi ils sont contre ce texte : "Quand vous n'êtes pas content d'un produit qui est trop cher et bien vous n'achetez pas. Moi, c'est ce que je fais en tout cas. Quand je suis content d'un produit, qu'il n'est pas cher et que c'est un bon produit et bien je l'achète. Et pareil pour les services, parce que les services sont concernés. Ce qui est regrettable dans cette affaire, c'est que le fossé est en train de se creuser, entre le monde économique et le gouvernement qui dit : "écoutez" et en fait qui n'écoute pas. Qui prend des décisions sans se concerter avec la société civile."
Patrick Galenon, représentant du collège syndical complète cet argument : "Nous avons une liste globale, mais nous ne sommes pas sûrs, quels seraient les produits qui seraient touchés. Vous savez, il y a 23 milliards d'exonérations dans le Pays. Alors est-ce que la philosophie c'est de récupérer ces 23 milliards ? Ou de faire en sorte qu'on aide les entreprises à se développer ?"
Un texte pourtant légitime aux yeux du défenseur des consommateurs, qui pointe les abus constatés dans certaines entreprises et des prix qui ne baissent pas. Makalio Folituu, le président de l'association Te Tia Ara de défense des consommateurs précise : "Il y a des aides. Et c'est là que je découvre qu'il y a des aides douanières fiscales, et qui ne sont pas répercutées sur le consommateur au final. Elles disparaissent en route. Et ça, ce n’est pas normal."
Tous les secteurs d’activité sont concernés par ce projet de loi. Pour les opposants au texte, et même si leur avis n’est que consultatif, c’est le système libéral qui fait l’économie de marché et qui permettra au final, de maîtriser les marges.