Sur beaucoup de chantiers à Futuna, les bétonnières ne tournent plus depuis quelques jours. La pénurie de ciment touche sévèrement les constructions des particuliers. Ces derniers essayent tant bien que mal de se racheter les sacs entre eux, pour terminer leurs chantiers…Une situation pesante pour les petites entreprises également, qui espéraient finir leurs travaux avant la période des grandes fêtes de fin d’année. Ils ne peuvent pas non plus se rattraper auprès grandes surfaces, puisque cela fait déjà un mois qu’il n’y a plus de sac de ciment en vente, ni dans les entrepôts.
Plusieurs raisons expliquent cette pénurie. La première, c’est que pour cette fin d’année, il y a plus de chantiers que d’habitude. S’ajoute ensuite à cela, le retard des navettes maritimes, lié en partie aux conditions météorologiques. Mais pour les constructeurs, la situation n’est pas nouvelle, il faut constamment prévoir plusieurs mois à l’avance pour obtenir un sac de ciment. Pour le moment, il n’y a pas d’autre choix que de prendre son mal en patience. Le prochain navire de ravitaillement devrait arriver sur Futuna la semaine du 20 décembre prochain. Avec à son bord, 16 conteneurs de ciment, soit plus de 10 000 sacs au total.
Une situation pesante
Sur ce chantier, la bétonnière ne chante plus depuis quelques jours déjà. Face à la pénurie de ciment, Nisifolo a bien essayé de racheter les sacs d’autres particuliers, mais il n’a pu récupérer qu’une petite poignée. C’est insuffisant. Il lui faut encore une centaine de sacs, pour terminer les travaux…
"On est en train de construire une piscine et un local commercial derrière. Le souhait de la famille c’est que les travaux finissent avant les fêtes, mais là on a beaucoup de retard car il n’y a plus de ciment. Il m’en reste moins de dix !"
Nisifolo Keletolona, entrepreneur de Futuna
Un autre entrepreneur, Nasone, lui a un peu plus de chance. Pour ne pas se faire surprendre par les pénuries, il a fait régulièrement des réserves de ciment, plusieurs mois en avance : "Je continue de travailler car j’ai encore des sacs en réserve. Je connais bien la situation ici donc j’anticipe tout au long de l’année. Un jour de commande 100 sacs de ciment puis à chaque arrivage suivant, je commande 50 sacs. Il y a beaucoup de copains qui sont venus me demander des sacs mais je ne donne pas, j’en ai besoin car je suis responsable de ce chantier".
Si les entrepreneurs sont dérangés, c’est parce que la situation devient de pire en pire. Chez Kamila Vaitulukina, vendeuse dans un distributeur, cela fait un mois qu’il n’y a plus de ciment dans les entrepôts : "Il y a beaucoup de chantiers en ce moment : les travaux publics réparent les routes, il y a le nouveau marché à Sigave, l’extension du local d’accueil à l’aéroport et les particuliers construisent aussi". Mais les entrepreneurs devront encore prendre mal en patience. Le prochain navire de ravitaillement devrait arriver sur Futuna le 20 décembre prochain, avec à son bord, 16 conteneurs de ciment, soit plus de 10 000 sacs au total.