L'UFC-Que choisir vient de publier une analyse sur les pesticides contenus dans les fruits et les légumes, locaux ou importés. L'association de consommateurs s'est basée sur les dernières données relevées en 2019 par la Davar, la direction des affaires vétérinaires, alimentaires et rurales.
Rien de véritablement nouveau sous le soleil calédonien. Les informations sur la teneur en pesticides passent mal chez les consommateurs, que ce soit pour les produits locaux ou importés. Auparavant la Davar, organisme gouvernemental chargé du contrôle de l’utilisation des produits chimiques, réalisait une enquête annuelle qu’elle analysait ensuite à destination des consommateurs. Mais voilà depuis trois ou quatre ans, la Davar se contente de diffuser sur son site les données brutes, sans les analyser.
Des pesticides qui dépassent les normes européennes
Alors pendant le confinement, l’UFC-Que choisir a pris le temps d’analyser ces données et d’en tirer ses propres conclusions. " Pour les produits importés, on a quand même toujours une situation qui n’est pas heureuse pour les consommateurs, détaille Françoise Kerjouan, vice-présidente de l'UFC-Que choisir. On a beaucoup de pesticides qui dépassent les normes européennes. Des produits qui ne devraient pas être utilisés, en tout cas qui ne sont pas agréés au niveau européen. "
En Nouvelle-Calédonie, le gouvernement est compétent pour fixer et déterminer les normes phytosanitaires datées d’il y a quelques années. Elles s’appuient sur les directives internationales, beaucoup moins restrictives que les normes européennes. " Pour les produits locaux, la situation est meilleure et elle a toujours été bien meilleure, donc on encourage plutôt la consommation de la production locale, poursuit Françoise Kerjouan, vice-présidente de l'UFC-Que choisir. Mais il reste encore des problèmes, des substances actives non agréées en Union européenne qui sont détectées. Elles peuvent être autorisées par la Calédonie, ce sur quoi nous ne sommes évidement pas d’accord."
Il reste encore des problèmes, des substances actives non agréées en Union européenne qui sont détectées.
Privilégier les cultures bio
L'UFC Que choisir demande aujourd’hui à la Davar et au gouvernement non seulement de diffuser, mais surtout d’analyser les données de prélèvement sur les produits agricoles et locaux. Le gouvernement calédonien n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations, en attendant l’association de consommateurs conseille aux Calédoniens de privilégier les cultures bio, plus respectueuses des normes en vigueur en Europe et dans l’hexagone.
Le reportage de Laurence Pourtau et Laura Schintu :