Ebola : Inquiétude grandissante dans le monde

L'inquiétude face aux risques de propagation d'Ebola est de plus en plus forte, des spécialistes comparant l'épidémie au Sida. A Madrid, l'état de santé de la première personne contaminée hors Afrique s'est dégradé.
"Depuis trente ans que je travaille dans la santé publique, la seule chose comparable a été le sida", a déclaré le Dr Tom Frieden, directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) lors d'une table-ronde à Washington.
             
Un cri d'alarme relayé par le président de la Sierra Leone Ernest Bai Koroma, pour qui la "réponse internationale a été, pour le moment, plus lente que le rythme de transmission de la maladie".
             
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a lui estimé qu'il fallait multiplier "par 20" l'aide actuelle pour espérer enrayer la maladie qui a déjà tué 3.900 personnes, alors que la directrice du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde, admettait - chose rare- , qu'il faut "augmenter les déficits pour soigner les gens".
             
Sur le terrain, en Guinée, le centre de traitement de MSF (Médecins sans frontières) était proche de la "saturation", après une nouvelle flambée de cas dans le pays, selon un communiqué diffusé jeudi soir .
             
Au Zimbabwe, où aucun cas n'a encore été enregistré, un hopital de 35 lits d'Harare, la capitale, a été entièrement fermé pour isoler un patient suspect, soumis à un test.
                 

Contrôles renforcés

             
Outre-Atlantique, Washington et Ottawa ont annoncé le renforcement du contrôle des voyageurs en provenance des pays africains touchés par Ebola, qui a tué mercredi un patient au Texas. La méthode retenue est celle d'une prise de température des voyageurs à risque.
             
En Europe, le Royaume-Uni a prévu l'introduction "d'un dépistage renforcé dans un premier temps concernant les aéroports (londoniens NDLR) de Heathrow et Gatwick et les terminaux Eurostar" pour les personnes en provenance du Liberia, de Sierra Leone et Guinée, a annoncé Downing Street .
             
La ministre de la Santé française, Marisol Touraine, a elle déclaré qu'elle travaillait "avec les autorités des pays concernés pour voir dans quelles conditions nous pourrions renforcer les contrôles au départ".
             
Une réunion européenne est prévue le 17 octobre pour discuter d'un éventuel renforcement des contrôles aux frontières de l'UE.

                 

Grave danger pour la malade espagnole

             
A Madrid, au sixième étage de l'hôpital Carlos III, dans le nord de la ville, la santé de la première personne infectée par Ebola hors d'Afrique, Teresa Romero, s'est brutalement dégradée jeudi.
             
Cette aide-soignante fait partie de l'équipe ayant soigné deux religieux espagnols rapatriés d'Afrique, et atteints par le virus. Elle aurait pu toucher son visage avec un gant infecté, selon l'hôpital.
             
"Elle a dû être intubée", a raconté avec angoisse à des journalistes Jose Ramon, son frère, alors que l'hôpital admettait que son état s'était "dégradé", tout en démentant cette intubation. Le frère a précisé que l'équipe médicale allait "essayer un autre médicament".
             
Dans la matinée, de nouvelles révélations sur l'impréparation espagnole ont renforcé les craintes sur la découverte de nouveaux cas. Au Canada, le ministère de la Santé a pour sa part indiqué attendre depuis deux mois un feu vert de l'OMS pour envoyer dans les zones touchées entre 800 et 1.000 doses d'un vaccin expérimental (VSV-EBOV), qui selon Ottawa serait "prometteur sur les animaux", même s'il n'a pas été encore testé sur les humains.
 
Source : AFP