Vapoter est-il plus dangereux que fumer ?

Une étude japonaise rendue publique le 27 novembre dernier, pointe les dangers du vapotage qui serait, parfois, plus nocif que le tabac.
Vapoter serait-il plus dangereux que de fumer ? Les vapeurs de cigarettes électroniques contiendraient des substances cancérigènes en quantité parfois bien supérieures à la fumée de tabac. C'est le constat dressé par une étude japonaise.Ce rapport de l'institut national de la santé publique a été remis le 27 novembre dernier, au ministère de la santé japonais qui se demande, à l'instar de ses homologues d'autres pays, dans quelle mesure il est nécessaire de réguler l'usage des e-cigarettes employant des liquides parfumés.

Dans ce document brut, sans conclusion définitive, les chercheurs soulignent que les vapeurs absorbées contiennent entre autres du formaldéhyde, un composé aussi appelé formol considéré comme favorisant les cancers, de l'acroléine, du glyoxal (ou éthanedial) ou encore du méthylglyoxal.


Les taux varient selon les marques


Les tests ont été réalisés avec une machine qui effectue à chaque fois une série identique de 15 bouffées, à dix reprises, à partir de la même cartouche, avec des pauses. "Les taux varient grandement d'une marque à l'autre et même pour une même marque d'un échantillon à l'autre", ont constaté les chercheurs qui ont mesuré les concentrations de ces différentes substances pour cinq marques, non citées, de cigarettes électroniques. "Pour une des marques analysées, l'équipe de recherche a trouvé un niveau de formaldéhyde qui a atteint jusqu'à plus de dix fois celui contenu dans une cigarette traditionnelle", a expliqué à l'AFP le chercheur Naoki Kunugita du National Institute of Public Health, qui a dirigé l'étude.Ce taux n'est toutefois pas contant, "il varie au cours de l'expérience et s'élève particulièrement en cas de surchauffe du fils résistif intégré".

Au Japon, les vapoteurs sont moins visibles que les fumeurs traditionnels. Par rapport à l'Occident, les boutiques spécialisées sont par ailleurs moins nombreuses. Mais le gouvernement nippon étudie la régulation de leur consommation, particulièrement pour les cigarettes électroniques sans nicotine employant des liquides parfumés.


L'OMS avait déjà mis en garde


En août dernier, l'organisation mondiale de la santé, l'OMS, a recommandé d'interdire la vente des cigarettes électroniques aux mineurs et leur usage dans les lieux publics fermés, estimant que celles-ci présentaient un "grave danger" pour l'adolescent et le foetus. De fait, l'OMS recommande d'interdire aux détaillants de vendre ces produits aux mineurs et d'éliminer les distributeurs automatiques "presque partout".

Les ventes mondiales de cigarettes électroniques s'élèvent actuellement à quelque 3 milliards de dollars par an contre 2 milliards en 2012 et pourraient, selon certains spécialistes, atteindre 10 milliards d'ici à 2017.