Les oranges de la Punaruu de plus en plus rares

Il arrive que certains cueilleurs d'orange rentrent bredouille
Est-ce à cause de la pollution ? La tradition du ramassage d'oranges à Punaauia semble compromise par le manque de fruits, cette année. Et le reste du biotope n'est pas épargné: les habitués parlent de la disparition d'autres espèces ainsi que d'animaux.
Mate Tauraa est parti ramasser le juteux fruit dès l'aube, ce vendredi. A son retour, il n'exhibe que quelques specimens, dépité: "Il n'y a pas beaucoup d'oranges. Le climat de la vallée a changé, la nature a changé... Tout a changé ! Les animaux comme les cochons et les oiseaux sont en train de partir, comme les plantes endémiques".

Mate exprime pourtant sa fierté de participer à la cueillette, comme Ludovic Noresmat: "On s'amuse bien après tous ces efforts. Après arrivés à la maison, on s'amuse, on raconte nos petites histoires".
La cueillette des oranges est ouverte

"L'Orange" est, en effet, célébrée chaque année à la fin du mois de juin. Et c'est grâce aux porteurs d'oranges de Punaauia qui composent l'association pour la protection de la vallée de la Punaruu que cette fête est pérennisée.

De 0 à 600 mètres d'altitude


La cueillette annuelle des oranges est l’occasion d’une grande fête et de concours dans la commune de Punaauia. Traditionnellement, les porteurs se couvrent d’un pareo et d’une couronne de fleurs.
Après avoir traversé le plateau de Tamanu, situé à 600 mètres d’altitude, il faut redescendre au fond du magnifique cirque rocheux dominé par les monts Marau, Aorai, Orohena, Tahiti et la crête du Diadème. Après une halte au Fare Anani, le refuge des porteurs d’oranges, c’est à nouveau une difficile montée le long d’une crête rocheuse pour arriver à l’altitude de 804 mètres, celle du fameux plateau de Rata où les oranges abondent. La cueillette est la phase la plus récréative du rite.