Air Tahiti : "La société est en mode survie"

Le torchon brûle entre Air Tahiti et le gouvernement
Mercredi 24 juin, le patron d'Air Tahiti rencontre le ministre des Transports à 10h30. Dans nos journaux télévisés, mardi soir, Manate Vivish a expliqué que la desserte de l'ensemble des îles aujourd'hui abandonnée, représente un déficit de 1,5 milliard cfp par an.
 
Le patron d'Air Tahiti a suggéré ce rendez-vous lors de son intervention sur notre plateau du journal télévisé, mardi soir. Le gouvernement a répondu aussitôt. Ce mercredi matin, à 10h30, Manate Vivish rencontre le ministre des Transports, Jean-Christophe Bouissou. Une rencontre importante pour trouver des solutions. 

"Nous espérons pouvoir trouver avec le Pays une solution immédiate parce qu'il y a des populations qui sont en souffrance, il y a des entreprises qui sont arrêtées aujourd'hui. Une pensée particulière pour une île comme Maupiti qui dépend exclusivement du tourisme, il y a des pensions de famille qui ne peuvent plus travailler aujourd'hui , explique le patron d'Air Tahiti, J'espère qu'on n'attendra pas deux ou trois ans avant de pouvoir retourner vers ces îles". 

Pour rappel, le torchon brûle depuis quelques jours entre Air Tahiti et le gouvernement. Suite à l'épidémie du coronavirus, Air Tahiti a annoncé récemment qu’elle ne pourrait plus continuer à desservir 27 destinations. Lundi 22 juin, le ministre des transports, Jean-Christophe Bouissou, a réagi en parlant de prise en otage et de chantage de la compagnie vis à vis du gouvernement.


"C'est une société qui a de grosses difficultés


Sur le plateau de Polynésie la 1ère, Manate Vivish a justifié sa décision. "La compagnie n'a plus les moyens de porter ces dessertes du fait de sa situation qui est consécutive à la crise Covid. La société est actuellement en mode survie, elle essaye de continuer d'exister. Le personnel de la société se voit amputé de 50% de ses rémunérations, en ce moment. C'est une société qui a de grosses difficultés". 

Quant à l’éventualité évoquée par le ministre en charge des Transports insulaires de créer une nouvelle compagnie, Manate Vivish estime que cette option ne résoudra pas le problème. "Le problème est que ces lignes sont déficitaires qu'elles soient faites par Air Tahiti ou une autre compagnie. Elles continueront d'être déficitaires compte tenu de leur éloignement et le peu d'habitants qu'il y a sur ces destinations. Donc ça ne change rien à l'équation". Le patron d'Air Tahiti a également parlé du déficit généré par la desserte de l'ensemble de ces îles : "Ca représente pour Air Tahiti 1,5 milliard par an".