Défigurée après une coloration pour cheveux, une étudiante a frôlé la mort

Estelle, 19 ans, qui habite dans le Val-de-Marne, a fait une forte allergie à la PPD, une substance qui permet de faire tenir les colorations foncées sur les cheveux.
"J'avais une tête d’ampoule." Estelle, 19 ans, étudiante en anglais qui vit à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), a fait une très importante réaction allergique à la PPD (abréviation de paraphénylènediamine), une substance contenue dans une coloration de cheveux d'une célèbre marque.

Après avoir publié des photos de son visage défiguré sur le profil Facebook de sa mère, elle témoigne dans Le Parisien, mardi 27 novembre, pour lancer une alerte "à tous ceux qui utilisent ces produits".

"Il y a dix jours, un vendredi, quelques heures après avoir 'changé de tête', de blonde à brune, son cuir chevelu commence à gratter, le haut de son crâne à enfler", relate le quotidien.

Le pharmacien lui conseille des antihistaminiques et une crème contre les démangeaisons, mais le dimanche matin, son visage est toujours gonflé. Elle se rend aux urgences.

Elle "s'étouffe", "respire mal". Une perfusion aux corticoïdes et aux antihistaminiques ne suffit pas : une piqûre d'adrénaline lui est administrée et elle est hospitalisée durant une nuit.
 

Elle n'a pas respecté la durée du test allergique


Estelle reconnaît avoir "fait une bêtise" : elle a essayé la coloration sur sa peau avant de l'appliquer sur ses cheveux, mais n'a attendu que 30 minutes, contre les 48 heures recommandées. 

"Il est précisé dans la notice qu’il faut faire un test allergique avant de procéder à la coloration. Certes elle n’a pas suivi les instructions à la lettre.
Mais (...) il serait indispensable que les mises en garde soient plus claires (...).


Préciser sur le packaging que le produit contient du PPD, un produit hautement allergène qui peut entraîner des réactions catastrophiques", estime la mère de la jeune femme sur Facebook le 20 novembre, quatre jours après la coloration. Depuis, les photos et son commentaire ne sont plus publics sur le réseau social. Quant à Estelle, elle a aujourd'hui retrouvé son visage normal et n'a aucune séquelle. 

"On connaît la PPD depuis bien longtemps. 2 à 3% de la population y est allergique alors qu’aujourd’hui, une personne sur deux se teint les cheveux. J’ai vu des patients défigurés", explique le docteur Catherine Oliveres-Ghouti, membre du syndicat national des dermatologues, interrogée dans Le Parisien. En 2013, l'ANSM avait alerté sur la PPD présente dans les tatouages éphémères noirs à base de henné.