L'INSERM a mené une "expertise collective" pour évaluer les conséquences sur la santé humaine des essais nucléaires en Polynésie et conclut le lien entre des pathologies et des essais est difficile à mettre en évidence. De la mauvaise fois dénonce le président de Moruroa e tatou.
C'est une demande du ministère de la Défense datant de 2013. L’Institut national de la santé et de la recherche médicale, l'INSERM, a mené une "expertise collective" pour évaluer les conséquences sur la santé humaine des essais nucléaires en Polynésie française.
Selon les données scientifiques disponibles, elle conclut que le lien entre des pathologies et des essais nucléaires est difficile à mettre en évidence. "Les chercheurs estiment que le lien entre des pathologies et ces essais nucléaires est difficile à mettre en évidence dans la population polynésienne" est-il écrit sur le communiqué disponible sur le site de l'INSERM qui publie ce rapport, à quelques jours de la réunion de la commission consultative pour le suivi des conséquences des essais nucléaires.
La réaction au fenua ne s'est pas fait attendre. "Je souris, je ris, et en même temps je dénonce le caractère pathétique, lamentable et inadmissible du comportement des autorités de l'Etat, civil, militaire ou scientifique. Mais cela ne me surprend pas (...) C'est de la mauvaise fois", dénonce Hiro Tefaarere, président de l’association Moruroa e tatou, qui s’insurge contre les conclusions du dernier rapport de l’Inserm.
Interview
Cette "expertise collective" est signée par une dizaine de chercheurs, médecins, épidémiologistes, généticiens, sociologues ou spécialistes de la radio-protection. Elle limite son analyse aux 46 essais nucléaires atmosphériques menés entre 1966 et 1974 à Moruroa et Fangataufa. Les essais souterrains ne sont donc pas pris en compte.
Si les experts estiment que les liens les "résultats de ces études sont insufissants pour onclure de façon solide sur les liens entre l’exposition aux rayonnements ionisants issus des retombées des essais et l’occurrence de ces pathologies", ils ne permettent pas non plus "d’exclure l’existence de conséquences sanitaires qui seraient passées inaperçues jusqu’à présent". Le collectif de spécialiste en appelle donc à davantage d’investigation sur le sujet même si une étude épidémiologique, plsuieurs fois demandée par les association Moruroa e tatou et 193, leur apparait comme "complexe à mettre en œuvre".