La décision est tombée en Conseil des ministres mercredi 10 novembre. Durant l’année qui suit leurs études, les jeunes polynésiens pourront bénéficier d’une couverture sociale gratuite. Jusqu’à présent, ceux de retour de l’étranger se sentaient désavantagés. Cette mesure du gouvernement intervient alors qu'il y a six mois, des parents d'étudiants dénonçaient une faille dans le dispositif de santé de la CPS.
Aujourd'hui Tekarohi, étudiante boursière à Hawaii et actuellement en stage au ministère du Tourisme doit régler la totalité de ses soins médicaux, en plus de devoir rembourser son prêt étudiant : « Je devais me faire opérer des dents de sagesse et justement, le jour où je suis partie mes droits n'étaient pas ouverts. C’est un coût financier, c’est un coup au moral. Tu te dis que tu dépenses tout cet argent. Pour toutes les démarches, c’est lourd. »
Un problème qui sera bientôt du passé, car désormais, le régime de solidarité sera automatiquement ouvert aux jeunes effectuant leurs études à l’étranger, indique Virginie Bruant, Présidente de la commission « Santé » à l’assemblée de la Polynésie française : « C’est problématique puisque les étudiants qui revenaient au fenua après leurs études avaient un délai de carence de 6 mois avant de pouvoir être inscrits au RSPF. Aujourd'hui, il a été décidé que dès leur retour en Polynésie, qu'ils soient directement inscrits au RSPF. On va faire sauter le délai de carence. »
Les étudiants ne seront plus non plus pris en charge selon leurs ressources de l’année précédente. Le collectif CPS pour les étudiants est satisfait, à un détail près comme le précise Heinui Bodin : « Bien sûr qu’on est content. Enfin nos étudiants pourront être pris en charge. Le seul truc qui nous chagrine, c'est que dans la loi ils ont gardé la même couverture sociale pour nos étudiants à l'université de la Polynésie française. »
Qu’ils aient étudié à Tahiti, en France ou à l’étranger, c’est à la fin de leurs études que les jeunes demandeurs d’emploi seront tous logés à la même enseigne. Le Pays leur propose une admission directe au régime de solidarité et donc de prendre en charge leur couverture sociale pendant un an. Le dispositif va prochainement faire l'objet d'une loi de Pays.