Irradiations "in utero" : les précisions du CIVEN

Dans un communiqué, le CIVEN répond à l'association 193. Le comité précise qu'une contamination "in utero" n'est pas transmise par la mère. C'est le foetus qui peut avoir été irradié, sans modification du patrimoine génétique.
Mardi 5 août, l'association 193 annonçait la reconnaissance, par le CIVEN (Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires), d'une irradiation "in utero", suite aux essais nucléaires effectués en Polynésie française.

Ce mercredi 6 août, le CIVEN a tenu à apporter quelques précisions. Contrairement à ce qu'a affirmé l'association 193, la mère n’a pas transmis une maladie par son patrimoine génétique. "L’exposition 'in utero' à des rayonnements des essais signifie que le fœtus a pu être contaminé par les rayonnements du fait de la présence de la mère dans une zone et à un moment où la dose de rayonnements pouvant être supérieure à 1 mSv. Ce n’est pas une transmission génétique. Pour certaines maladies, le CIVEN accepte des demandes même à des doses inférieures à 1 mSv, en prenant en compte la radiosensibilité plus forte des très jeunes enfants ou de ceux exposés 'in utero'."

La communauté scientifique internationale considère qu’à ce jour aucune étude n’a démontré la possibilité d’une telle transmission transgénérationnelle, y compris sur les quatre générations de survivants d’Hiroshima. Les études se poursuivent sur certaines cohortes (vétérans britanniques des essais en Australie). Il faut des études longues sur plusieurs générations pour être affirmatifs.
 

Le nombre d'indemnisations "en augmentation"

Concernant le nombre d'indemnisations, le CIVEN précise que, de 2010 à 2017 inclus, 11 personnes résidant en Polynésie seulement ont été reconnues victimes des essais nucléaires. Pour la seule année 2018, 75 personnes ont été reconnues en Polynésie. Pour 2019, le chiffre est de 62. Pour chacune de ces deux années, 6 fois plus de personnes résidant en Polynésie ont donc été reconnues que pour les huit années précédentes. Le taux moyen d’acceptation se situe désormais autour de 50 %.

Pour le CIVEN, la règle du 1 mSv s’appliquait déjà en 2018 et "l’amendement rapporté par Mme Tetuanui, au nom de la commission crée par la loi EROM n’a fait que valider ce critère. L’amendement de la commission présidée par Mme Tetuanui n’a donc eu aucune incidence sur la méthodologie appliquée par le CIVEN. Il a manifesté l’accord de la commission et a clarifié la situation sur le plan juridique."

La réponse du CIVEN  à l'association 193 :

La réponse du Civen à l'association 193