Le chèque emploi-service est prévu pour rémunérer les missions courtes. Mais bien souvent, après l'encaissement, les employés doivent attendre plus de dix jours le versement effectif de la somme sur leur compte.
Tiffany est femme de ménage. Elle est employée par Jean-Claude trois matinées par semaine depuis un mois. Il la rémunère par chèque emploi-service. Pratique pour lui, ce mode de règlement lui évite des déclarations fastidieuses à la Caisse de Prévoyance Sociale.
Mais Tiffany, qui vit seule avec son fils dans une « maison » faite de tôles et de planches de pinex, doit attendre deux semaines avant d’encaisser la somme. « C'est inadmissible », s'indigne Jean-Claude. Tiffany, qui pensait toucher sa première paye rapidement, a dû se débrouiller comme il pouvait pendant 15 jours.
« Trop long »
Une situation d'autant plus délicate que Jean-Claude, comme tous les employeurs qui utilisent ce mode de règlement, paient en avance ces chèques emploi-service. Mais, le versement n'étant effectué que dans les dix jours, au minimum, ce retard met en difficulté les travailleurs modestes. L'employeur ne comprend pas que ces chèques ne soient pas honorés plus rapidement :
Le cheminement est trop long. Il n’y a aucune raison d’attendre quatorze jours. Quand on emploie quelqu’un avec des chèques emploi, cette personne n’a qu’un travail réduit. Elle doit se débrouiller pour bouffer pendant quinze jours !
Contactés, les établissements bancaires n’ont pas souhaité s’exprimer. Ils ont simplement mentionné la convention passée avec la CPS, à savoir que les chèques emploi-service sont traités comme des chèques "normaux".