Les ministres de la condition féminine du Pacifique s’engagent à faire avancer plus rapidement l’égalité de genre

À l’issue de la 7e Conférence des ministres de la Condition féminine, les pays du Pacifique ont entériné les priorités définies pour faire progresser plus rapidement la cause de l’égalité de genre et du plein exercice des droits fondamentaux des femmes dans la région.

La Conférence des ministres s’est déroulée après la quatorzième Conférence triennale des femmes du Pacifique. Les conclusions de la Conférence des ministres correspondaient aux recommandations relevant des trois thèmes prioritaires : l’autonomisation économique des femmes, la justice climatique et l’égalité de genre, et la violence fondée sur le genre.

Les délibérations, articulées autour du thème général de cette série de réunions, « Notre océan, notre patrimoine, notre avenir : vers l’autonomisation de toutes les femmes dans le Pacifique bleu », ont également porté sur l’océan en tant qu’élément inséparable des populations, cultures, économies et sociétés océaniennes, et de source d’autonomisation culturelle et matérielle.

Isabelle Sachet, ministre chargée de la condition féminine en Polynésie française, qui a accueilli la Conférence, a déclaré : « Dans la région, les progrès réalisés en matière d’égalité de genre nous donnent de nombreuses raisons de nous réjouir, mais nous savons qu’il reste beaucoup à faire. Les difficultés supplémentaires que rencontrent les femmes et les filles dans nos différents pays à cause de la pandémie de COVID-19 et du changement climatique vont rendre notre travail encore plus difficile. Pourtant, en adoptant ce relevé de conclusions, nous avons franchi une grande étape. Dans trois ans, nous nous remémorerons ce processus et les décisions que nous avons prises lors de cette Conférence virtuelle avec fierté. »

Parvenir à l'égalité de genre dans notre région constitue une priorité essentielle

Stuart Minchin, directeur général de la Communauté du Pacifique

Stuart Minchin, Directeur général de la Communauté du Pacifique, partage ce sentiment : « L’intérêt que vous avez toutes et tous accordé à ce thème aujourd’hui montre bien que parvenir à l’égalité de genre dans notre région constitue une priorité essentielle pour vos gouvernements. Ce relevé de conclusions doit remporter une plus large adhésion. Nous devons œuvrer ensemble pour que ces mots deviennent réalité. L’engagement dont vous avez fait preuve pendant la Conférence triennale et lors de la Conférence des ministres d’aujourd’hui me confirme que vous avez la ferme intention de souscrire à cette initiative. »

Le relevé de conclusions doit maintenant être validé par les États et Territoires qui ont participé à la Conférence triennale et à la Conférence ministérielle.

La Conférence a appelé les pouvoirs publics, avec l’aide des organisations de la société civile, des organisations confessionnelles, des membres du Conseil des organisations régionales du Pacifique (CORP), des partenaires du développement et du secteur privé, à mettre en œuvre les mesures spécifiques suivantes.

En premier lieu, adopter des mesures visant à renforcer la participation des femmes à tous les niveaux de leadership et de prise de décision, notamment leur représentation en politique et leur présence à des postes à responsabilité dans le secteur public et privé et au sein des systèmes de gouvernance locaux et communaux. En parallèle, soutenir les efforts déployés par le secteur privé pour créer et renforcer des voies d’accès à des postes de direction pour les femmes et démontrer qu’en tant que dirigeantes, elles ont la capacité de faire évoluer les normes sociales.

Deuxièmement, mettre en œuvre des politiques, des législations et des budgets prenant en compte les questions de genre, conformément aux normes et conventions adoptées à l’échelon régional et international pour lutter contre les disparités en matière d’accès des femmes aux débouchés dans tous les domaines de l’activité économique ; s’employer activement à accroître les possibilités pour les femmes de participer à des secteurs essentiels ; et reconnaître, valoriser et rémunérer le travail des femmes dans tous les domaines de la même manière que celui des hommes.

Pour cela, il convient d’investir dans des programmes de prévention en direction des enfants et des jeunes portant sur la violence fondée sur le genre qui soient contextualisés et fondés sur des données factuelles et les renforcer ; et de faire en sorte que la prévention de la violence figure dans les programmes de l’enseignement formel et informel. Pour les actions contre la violence fondée sur le genre, il faut s’employer à trouver le bon équilibre entre les différents programmes de prévention, services d’aide aux survivantes, dispositifs de justice pénale, services d’accompagnement des survivantes et services de réinsertion des auteurs de violences.

Enfin, veiller à ce que les femmes et les autres groupes marginalisés participent réellement à toutes les étapes de la conception et de la mise en œuvre de politiques, stratégies et plans nationaux et sectoriels relatifs au changement climatique et à la gestion des risques de catastrophe, et veiller à ce que ces politiques, stratégies et plans prennent en compte la dimension de genre et comprennent des indicateurs liés au genre.

Il a également été confirmé pendant la Conférence que les Îles Marshall accueilleraient la quinzième Conférence triennale des femmes du Pacifique et la huitième Conférence des ministres de la Condition féminine.

La quatorzième Conférence triennale des femmes du Pacifique, organisée par la Communauté du Pacifique (CPS) et accueillie et présidée par la Polynésie française, s’est tenue du 27 au 29 avril 2021, après des manifestations parallèles les 22 et 23 avril 2021.

Plus de 1 000 personnes se sont connectées depuis divers endroits de toute l’Océanie pour rejoindre cet événement virtuel hybride, signe de l’immense intérêt porté au parcours menant à l’égalité pour les Océaniennes dans toute leur diversité. Des délégations gouvernementales d’États et Territoires insulaires océaniens, des représentants de la société civile, des partenaires du développement, des parties prenantes issues entre autres du monde universitaire ou du secteur privé, venant du Pacifique bleu et d’ailleurs, y ont participé.