Le débat existe sur la scène publique depuis plusieurs années mais les discriminations de genre ou d’orientation sexuelle font encore des victimes. Retour sur les différentes actions menées dans les territoires d'Outre-mer.
Début janvier, la DGOM (direction générale des outre-mer) a publié un dossier de 17 pages dans lequel elle énumère toutes les actions de lutte contre les discriminations de genre ou d’orientation sexuelle menées ces dernières années.
Des actions dirigées par des associations militantes qui sont aujourd’hui écoutées et saluées. Mais, elles restent encore insuffisantes en Outre-mer. Le chemin est long pour faire évoluer les mentalités.
Libération de la parole à Mayotte, élection d’une ambassadrice transgenre en Nouvelle-Calédonie, ouverture d’une ligne d’écoute en Guadeloupe, organisation de marches des fiertés… Tous ces événements sont ternis par une triste réalité qui montre que les mœurs ne sont pas prêtes de changer.
À La Réunion, le taux de suicide en raison de son orientation sexuelle reste élevé. Aux Antilles, l’homosexualité n’est pas encore totalement acceptée par certains.
En 2019, trois jeunes ont témoigné sur Outre-mer La 1ère de leur situation de jeunes hommes gay en Guadeloupe. Ils racontent comment ils ont vécu leur coming-out et leur sexualité dans un territoire français où le tabou et les intolérances sur le sujet sont très présents.
Interviewé par Outre-mer la 1ère, Gabriel Serville, député de la Guyane, constate un éveil des mentalités au sujet des questions qui touchent les personnes LGBT. "En Guyane, environ 130 jeunes ont été mis à la porte du domicile parental. C’est tout autant de jeunes qui ont sollicité des hébergements d’urgence la même année. Très récemment, le journal France-Antilles Guadeloupe faisait une Une, associant la pédophilie à l’homosexualité... Alors, oui, il y a eu des avancées et des prises de conscience. Mais on avance petitement".
Le militant réunionnais Brandon Gercara partage l'avis du député. "Il y a eu un mieux, surtout cette année. Il y a plus de débats, plus de rencontres, il y a eu une prise de conscience". Brandon Gercara s’inscrit dans la lignée des personnes qui utilisent les réseaux sociaux comme vitrine. Un moyen fédérateur de pouvoir partager au monde entier sa propre voix d’expression et d’éveiller les consciences.
L’image est un atout majeur pour ces jeunes générations de portes paroles. Ils utilisent, par exemple, des make- up extravagants en guise de revendication contre un système transphobe. Sur la toile, les insultes fusent, mais l’écran permet de répondre à distance.
Ces petites actions quotidiennes portent la parole LGBTQ+ au centre du débat public. La chose la plus importante reste que ces personnes ne soient plus en danger peu importe leurs origines.