Avec Wes Craven, Marianne Maddalena a notamment produit les films "Scream" et "La musique de mon cœur" avec Meryl Streep, nommé aux Oscars pour plusieurs prix. Elle est actuellement au FIFO pour participer au colloque des télévisions océaniennes et voir quelques films.
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Marianne Maddalena travaille sur plusieurs projets, notamment une série sur Marilyne Monroe pour Netflix est en discussion. Elle au FIFO pour la première fois et déclare :
J’ai toujours voulu être productrice. Mais je vivais dans le Michigan et ce n’était pas un métier possible pour moi. Personne ne pensait à ce genre de carrière. J’aimais les films et devenir productrice me semblait justement le meilleur choix pour m’échapper du Michigan ! Je voulais aussi voyager. Je suis donc partie à Cannes, en France, où j’ai été fille au pair. J’ai choisi cet endroit à cause du festival ! À chaque personne que je croisais, je lui disais que je voulais être productrice. Puis j’ai travaillé avec Harold Robbins, un grand auteur dont plusieurs livres ont été adaptés au cinéma. C’était de la ‘pop fiction’ : des films avec un peu de violence, un peu de sexe… Puis j’ai quitté ce travail pour une agence de stars. Mais je continuais à dire que je voulais être productrice ! J’ai rencontré Wes Craven (réalisateur, scénariste, producteur, acteur et monteur, ndlr) qui avait besoin d’une assistante. C’était quelqu’un de timide et il avait besoin de quelqu’un. Il m’a mise sur une production très dure et après ça, il m’a prise à ses côtés ! J’avais passé le test.
Nous avons produit 17 films en 20 ans. Les bénéfices sont montés à plus d’un milliard de dollars. Nous avons notamment produit les films "Scream", un blockbuster qui nous a donné du pouvoir. Puis "La musique de mon cœur", avec Meryl Streep, qui a été nommé aux Oscars pour la meilleure actrice et la meilleure chanson. Nous sommes allés à la Maison blanche présenter ce film à Bill Clinton et sa femme. On a mangé une tarte aux cerises, un gâteau très américain. Et après la projection, Bill Clinton nous a fait visiter la Maison blanche. C’était un moment incroyable, nous avons eu beaucoup de chance. Nous avons tourné un documentaire sur ses derniers jours comme président des États-Unis. C’est une œuvre qui est aujourd’hui dans sa librairie privée. Aujourd’hui, je travaille seule (Wes Craven est décédé en 2015, ndlr). J’ai produit la série "Scream TV show" qui a été diffusée sur Netflix pendant trois ans. Et nous discutons pour la production d’une série sur Marilyne Monroe. Je prépare également une série sur un homme trentenaire qui essaye de faire bien les choses après #metoo pour la plateforme Hulu.
Le streaming a tout changé. Les gens voient encore plus de choses. Les documentaires ont vraiment pris de l’élan avec le streaming. Mais Netflix a beaucoup d’argent, ils achètent tout. Aujourd’hui, ils ont le monopole. Peut-être que l’arrivée des autres plateformes apportera du changement, on verra. Actuellement, c’est la guerre pour avoir du contenu. Les plateformes doivent réussir à attirer les talents et obtenir du contenu. Il y avait 200 séries il y a cinq ans. Aujourd’hui, on en compte 600. Et je ne parle que pour les États-Unis. C’est vraiment la ruée vers l’or.
Ils doivent faire leurs films, raconter des histoires personnelles. Ils n’ont pas forcément besoin de faire des films à gros budget, il faut que ce soit personnel. Je connais une personne d’origine sénégalaise qui souffrait de voir son père avoir deux femmes. Elle souffrait pour sa mère qui était obligée d’accepter cette situation. Un jour, la deuxième femme a eu un enfant, et elle a dû cohabiter avec cet enfant qui prenait la place dans sa chambre. Elle a essayé de se débarrasser de cet enfant. C’est cette histoire qu’elle a raconté dans "Maman(s)". C’était très fort ! Ou encore ce film sur des jeunes filles qui se mettent à faire des spectacles de danse un peu sexy. Il est passé au festival Sundance et a été acheté par Netflix. Il existe des "chasseurs de tête" pour Netflix mais il ne faut pas attendre. Il faut faire sa pub, ne pas hésiter à poster des choses sur les réseaux sociaux, se faire connaître. Les histoires personnelles intéressent car finalement elles sont universelles.
J’ai toujours voulu venir ! C’est ma première année ici et je trouve que c’est très intéressant. On apprend beaucoup sur tous ces territoires d’Océanie. Moi-même, je sponsorise un festival, le CoLCoA French Film Festival (City of Lights, City of Angels). J’y ai rencontré une personne de France Télévisions qui m’a invitée au FIFO. Je suis sûre que dans 5 ans, Netflix sera ici, à essayer de tout acheter ! D’ailleurs, ils ouvrent un bureau à Sydney. Ils veulent vraiment conquérir le monde.
Bien sûr ! L’Océanie va mieux se faire connaitre. Netflix est plus gros que nous, aux États-Unis. Ils payent et veulent que la création se fasse. Même Martin Scorsese a signé ! C’est une opportunité pour les professionnels océaniens. Non seulement, c’est une plateforme de diffusion pour leurs documentaires mais en plus, ils seront visibles en plusieurs langues.
Il faut prendre des cours d’écriture et d’écriture de scénario. Il faut se former, apprendre à écrire mais aussi apprendre à lire un script, savoir décortiquer les scénarios, prendre des notes… Il faut aussi regarder beaucoup, beaucoup, de documentaires, de partout. Et filmer ! Enfin, il ne faut pas attendre, il faut se jeter à l’eau.
"Je suis sûre que dans 5 ans, Netflix sera ici, à essayer de tout acheter !"
Comment êtes-vous devenue productrice ?
J’ai toujours voulu être productrice. Mais je vivais dans le Michigan et ce n’était pas un métier possible pour moi. Personne ne pensait à ce genre de carrière. J’aimais les films et devenir productrice me semblait justement le meilleur choix pour m’échapper du Michigan ! Je voulais aussi voyager. Je suis donc partie à Cannes, en France, où j’ai été fille au pair. J’ai choisi cet endroit à cause du festival ! À chaque personne que je croisais, je lui disais que je voulais être productrice. Puis j’ai travaillé avec Harold Robbins, un grand auteur dont plusieurs livres ont été adaptés au cinéma. C’était de la ‘pop fiction’ : des films avec un peu de violence, un peu de sexe… Puis j’ai quitté ce travail pour une agence de stars. Mais je continuais à dire que je voulais être productrice ! J’ai rencontré Wes Craven (réalisateur, scénariste, producteur, acteur et monteur, ndlr) qui avait besoin d’une assistante. C’était quelqu’un de timide et il avait besoin de quelqu’un. Il m’a mise sur une production très dure et après ça, il m’a prise à ses côtés ! J’avais passé le test.
Vous avez ensuite travaillé ensemble ?
Nous avons produit 17 films en 20 ans. Les bénéfices sont montés à plus d’un milliard de dollars. Nous avons notamment produit les films "Scream", un blockbuster qui nous a donné du pouvoir. Puis "La musique de mon cœur", avec Meryl Streep, qui a été nommé aux Oscars pour la meilleure actrice et la meilleure chanson. Nous sommes allés à la Maison blanche présenter ce film à Bill Clinton et sa femme. On a mangé une tarte aux cerises, un gâteau très américain. Et après la projection, Bill Clinton nous a fait visiter la Maison blanche. C’était un moment incroyable, nous avons eu beaucoup de chance. Nous avons tourné un documentaire sur ses derniers jours comme président des États-Unis. C’est une œuvre qui est aujourd’hui dans sa librairie privée. Aujourd’hui, je travaille seule (Wes Craven est décédé en 2015, ndlr). J’ai produit la série "Scream TV show" qui a été diffusée sur Netflix pendant trois ans. Et nous discutons pour la production d’une série sur Marilyne Monroe. Je prépare également une série sur un homme trentenaire qui essaye de faire bien les choses après #metoo pour la plateforme Hulu.
Que pensez-vous de ces plateformes : Netflix, Disney, Apple… et notamment de leur impact sur l’industrie du documentaire ?
Le streaming a tout changé. Les gens voient encore plus de choses. Les documentaires ont vraiment pris de l’élan avec le streaming. Mais Netflix a beaucoup d’argent, ils achètent tout. Aujourd’hui, ils ont le monopole. Peut-être que l’arrivée des autres plateformes apportera du changement, on verra. Actuellement, c’est la guerre pour avoir du contenu. Les plateformes doivent réussir à attirer les talents et obtenir du contenu. Il y avait 200 séries il y a cinq ans. Aujourd’hui, on en compte 600. Et je ne parle que pour les États-Unis. C’est vraiment la ruée vers l’or.
Comment les professionnels de l’Océanie peuvent-ils vendre à ces plateformes ?
Ils doivent faire leurs films, raconter des histoires personnelles. Ils n’ont pas forcément besoin de faire des films à gros budget, il faut que ce soit personnel. Je connais une personne d’origine sénégalaise qui souffrait de voir son père avoir deux femmes. Elle souffrait pour sa mère qui était obligée d’accepter cette situation. Un jour, la deuxième femme a eu un enfant, et elle a dû cohabiter avec cet enfant qui prenait la place dans sa chambre. Elle a essayé de se débarrasser de cet enfant. C’est cette histoire qu’elle a raconté dans "Maman(s)". C’était très fort ! Ou encore ce film sur des jeunes filles qui se mettent à faire des spectacles de danse un peu sexy. Il est passé au festival Sundance et a été acheté par Netflix. Il existe des "chasseurs de tête" pour Netflix mais il ne faut pas attendre. Il faut faire sa pub, ne pas hésiter à poster des choses sur les réseaux sociaux, se faire connaître. Les histoires personnelles intéressent car finalement elles sont universelles.
Que pensez-vous du FIFO ?
J’ai toujours voulu venir ! C’est ma première année ici et je trouve que c’est très intéressant. On apprend beaucoup sur tous ces territoires d’Océanie. Moi-même, je sponsorise un festival, le CoLCoA French Film Festival (City of Lights, City of Angels). J’y ai rencontré une personne de France Télévisions qui m’a invitée au FIFO. Je suis sûre que dans 5 ans, Netflix sera ici, à essayer de tout acheter ! D’ailleurs, ils ouvrent un bureau à Sydney. Ils veulent vraiment conquérir le monde.
Ces plateformes sont bénéfiques pour l’Océanie ?
Bien sûr ! L’Océanie va mieux se faire connaitre. Netflix est plus gros que nous, aux États-Unis. Ils payent et veulent que la création se fasse. Même Martin Scorsese a signé ! C’est une opportunité pour les professionnels océaniens. Non seulement, c’est une plateforme de diffusion pour leurs documentaires mais en plus, ils seront visibles en plusieurs langues.
Quels conseils auriez-vous pour les producteurs et réalisateurs océaniens qui souhaitent accéder à ces plateformes de diffusion ?
Il faut prendre des cours d’écriture et d’écriture de scénario. Il faut se former, apprendre à écrire mais aussi apprendre à lire un script, savoir décortiquer les scénarios, prendre des notes… Il faut aussi regarder beaucoup, beaucoup, de documentaires, de partout. Et filmer ! Enfin, il ne faut pas attendre, il faut se jeter à l’eau.