L’art urbain made in HIVA OA : la première fresque murale du festival ONO’U 2021 dédiée à la préservation du patrimoine marquisien. Cette sublime oeuvre illustre toute la biodiversité de la Terre des Marquises, sur le grand mur de 15 mètres de long attenant à la salle omnisport d’Atuona.
Inaugurée en présence du président Emmanuel Macron le 25 juillet dernier, cette nouvelle œuvre murale portée par ONO’U est le fruit d’une collaboration artistique 100% locale, inédite et de toute beauté, réunissant trois artistes polynésiens talentueux : Richard Barri, Heiarii Metua aka RIVAL et Sarah Viault.
« C’est une première pour les marquises, une première pour ONO’U, une première pour les artistes mais surtout une expérience culturelle et humaine inoubliable. Le cadre était magique et il y avait dans toute la cérémonie entourant l’inauguration officielle de la fresque, dans les danses et chants marquisiens qui ont résonné tout au long de la soirée, quelque chose d’envoutant et d’extrêmement puissant. Une énergie exceptionnelle et indescriptible que l’on ne ressent qu’au Fenua Enata » nous raconte Sarah Roopinia, la créatrice du festival ONO’U et coordinatrice de ce projet mural avec la mairie de Hiva Oa.
Dans l’esprit d’éveiller les consciences à l'importance de la préservation de la biodiversité et du patrimoine culturel de l’archipel marquisien, l’œuvre représente en son centre une danseuse de Haka Manu exécutant l’emblématique danse marquisienne de l’oiseau.
Elle est entourée d’une représentation de 8 espèces d’oiseaux menacées des îles Marquises et d’Europe, parmi lesquelles sont visibles de gauche à droite de la fresque : le monarque des marquises, le Pati'oti'o, le Pihiti de Ua Pou, le Kotue de Hiva Oa, le Pahi de Tahuatu en écho au martin pêcheur européen lui faisant face, ainsi que le Upe de Nuku Hiva et le Oma'oa ke'e ke'e de Fatu Hiva.
Mais s’il est une qualité formidable à attribuer à ce superbe trio d’artistes locaux, au-delà de leur maitrise technique, elle réside dans leur minutie et l’attention que chacun d’eux porte aux détails.
Qu’il s’agisse du choix de symboliser en arrière plan de l’œuvre le Ipu à la genèse de toute création, au Matahoata guidant le peuple de son regard étincelant, en passant par la divinité protectrice Etua ou encore les dents de requins, Niho peata, incarnant la force et, le signe du ciel évoquant la relation entre l'homme et la nature…
Chaque motif a été pensé avec soin pour intégrer quelques symboles forts de l’art du Patutiki à l’équilibre général de l’oeuvre.
Leur sensibilité s’exprime aussi au travers de la composition de la végétation luxuriante qui tapisse la fresque et allie avec subtilité des espèces locales, dont la fameuse fougère rouge Kuamoehau endémique des marquises, avec un agencement de fleurs françaises à l’instar du bleuet, de la marguerite, du coquelicot ou encore du rameau d'olivier.
Quelques références françaises habillement choisies en guise de clin d’œil artistique pour traduire le sentiment de solidarité, d'espoir et de renouveau qui les anime en donnant vie à ce mur tout en signifiant le lien singulier qui unit la Terre des Hommes à la France métropolitaine.
Eveiller l’âme, tel est dit-on, le but final de l’art, et tel est, l’effet que le festival ONO’U s’attache une fois encore à apporter en laissant à travers cette nouvelle fresque polynésienne, une empreinte artistique porteuse d'un message positif et fédérateur pour la valorisation de l’archipel marquisien mais aussi pour toute la Polynésie.