Yvette Temauri, Thomas Moutame et Abel Iorss, trois personnalités, trois candidatures pour la présidence de la chambre d'Agriculture et de Pêche lagonaire. Portraits croisés.
C’est jeudi 10 juin que se déroule l’élection pour la présidence de la chambre d’agriculture et de pêche lagonaire. Les 3 338 électeurs disposant de la carte professionnelle sont appelés à se rendre dans les bureaux de vote entre 7h et 17h. Trois listes sont représentées. Celle de la présidente sortante Yvette Temauri. Mais également celle de Thomas Moutame et d’Abel Iorss.
Yvette Temauri préside la chambre d’agriculture et de pêche lagonaire depuis 2014. Un poste qu’elle a occupé deux ans supplémentaires, suite à l’annulation des élections de 2019 et 2020. Pour sa ré-élection, elle mise sur deux axes principaux. La création d’un fonds d’aide aux agriculteurs en cas de catastrophes naturelles, et le changement statutaire de la CAPL : « Je veux changer le statut de la chambre. Parce que pour le moment on est pas une chambre consulaire. On n'est pas autonome. Et moi je voudrais être autonome. Et pour cela on a besoin d’argent. [...] Il faut qu’on demande au Pays de nous donner au moins 1% sur tout ce qui rentre dans le Pays, les produits qui rentrent. »
Thomas Moutame est l'actuel maire de Taputapuatea et ancien ministre de l’agriculture du gouvernement Flosse en 2013. Passionné par ce secteur et fils d’agriculteur, il revient donc à ses origines. Et depuis cinq semaines, il enchaîne les réunions publiques pour partager son programme aux principaux concernés. « Les grands agriculteurs, ceux qui augmentent la production de nos produits locaux, pour pouvoir diminuer les importations," précise-t-il. Mais je néglige pas non plus les petits agriculteurs. "Je voulais apporter notre expérience. Non pas pour apprendre aux agriculteurs comment il faut planter. Comment il faut améliorer, et surtout dans la culture naturelle. Sans diversifier les autres cultures en chimique, naturelle. »
Originaire de Raivavae, Abel Iorss, c’est l’homme de la terre. Il la cultive depuis près de 47 ans. D’abord avec ses grands-parents, puis ses parents, il a grandi et évolué dans les faapu et l’élevage. De ses différents voyages dans tous les archipels de la Polynésie, il retient une chose essentielle : le potentiel d’autonomie alimentaire. « Ils ont de l’espace là bas, déclare-t-il. Ils peuvent nourrir avec leurs produits. Ce sera du bio. Et puis commercialiser. A l’heure actuelle, ils peuvent pas commercialiser. Le problème c’est que il y a pas d’abattoir. Y a pas de chambre froide. Il n'y a pas de laboratoire de découpe. Et pour ça là, nous sommes obligés de travailler avec le territoire. On ira voir la CPS, pouvoir régulariser le problème des retraités du secteur primaire. Parce que je vois ils ont des retraites très très bas. »