Poursuivi pour agressions sexuelles sur mineurs, le père Sergio nie tout et crie au faux témoignage

Le père Sergio en blanc.
Après deux renvois et un non lieu, le procès de l'ancien prêtre de la paroisse Sainte-Thérèse à Taunoa, le père Sergio Tefau, s’est enfin ouvert ce matin au tribunal correctionnel de Papeete. Le prévenu est poursuivi pour agressions sexuelles sur mineurs et corruption de mineurs. Une audience à huis clos partiel.

Le père Sergio a-t-il fait boire de l'alcool à deux adolescents de 17 ans ? A-t-il agressé sexuellement des mineurs comme ils en témoignent depuis 2019 ?
Tout est faux, selon l’homme d’église qui avoue son homosexualité, nie tout attouchement, et crie au faux témoignage. "Je considère clairement que les jeunes mineurs ont menti même si c'est toujours très délicat de mettre en cause la parole de personnes qui se présentent comme victimes, c'est pas facile, notamment pour un avocat de la défense. Mais c'est ma conviction. Je pense qu'ils ont menti et été manipulés par leurs parents ou leur milieu familial...pour se débarasser du père Sergio, clairement", insiste Me Sylvain Fromaigeat son avocat.

Beaucoup de cadeaux

Sergio Tefau faisait pourtant beaucoup de cadeaux à l’un des jeunes : iPhone, VTT, voyage à l’étranger. Et c'est dans un hôtel de la côte Est qu’un soir de juillet 2017 il l’aurait invité dans sa chambre, bu du whisky avec lui et se serait adonné à une fellation sur la victime. Un statut que la partie civile espère reconnu, après des obstructions dans un dossier complexe mettant en cause un prêtre.

"Les faits ont eu du mal à être dévoilés, à être démontrés et aujourd'hui on y arrive. J'espère que pour mon client, ce sera une phase de soulagement, c'est-à-dire que son statut de victime soit enfin reconnu et qu'il puisse passer à autre chose", souligne Me Gilles Jourdainne.

le délibéré est attendu pour le 17 octobre.

Le père Sergio avait à l’époque affirmé éprouver un amour incommensurable pour le jeune homme. Un amour qui risque de lui coûter sa liberté, même si dans son réquisitoire l’avocate générale demandera une peine 3 ans de prison avec sursis.

L’ancien prêtre encourt 7 ans de prison. Le délibéré est fixé au 17 octobre.