Privilégier les produits du terroir dans les menus des cantines scolaires

Retourner vers une alimentation plus traditionnelle mettant en valeur les produits du fenua. Les enfants, au travers de la restauration scolaire, peuvent être les moteurs de cette transition alimentaire. Pour cela, le travail des agriculteurs et éleveurs locaux doit être favorisé et valorisé.

La transition alimentaire, c’est une volonté du gouvernement validée récemment en conseil des ministres afin de retourner à une alimentation plus traditionnelle mettant en valeur les produits du fenua.

 

Pour cela, les communes encouragent les agriculteurs à travers des coopératives.  A Teva I Uta par exemple, la coopérative « te Rua a mo’o » a été créée il y a 5 ans. Son objectif : écouler les fruits et légumes de Papeari et Mataeia.

 

Ce matin, 30 kilos de papates douces, et 25 kilos de taro. Ces produits de la terre sont destinés au ma'a tahiti du jeudi.

3 fois par semaine, les cantinières réceptionnent les produits. Comme Gabrielle Tehaameamea. Pour elle, c'est un devoir de travailler avec les agriculteurs du coin :

Gabrielle

 

Aider les agriculteurs, c’est ce que fait aussi Niky. Connu dans la préparation de ma'a tahiti, il s’approvisionne auprès des petits agriculteurs. Un débouché pour ces produits de meilleure qualité, selon lui :

Niky

 

Aujourd’hui, papa Frédéric Delord, 65 ans, va empocher 15 300 cfp, le fruit de sa récolte pour 99 kilos de banane et 24 kilos de papaye, sans compter les pommes étoiles de ce jour. Une aubaine :

Papa Frédéric

 

Depuis la mise en place de la coopérative « te rua a moo » en 2016, plus d’une dizaine de maraîchers de Papeari et Mataiea passent par ce circuit. C'est ainsi que plus de mille kilos de fruits, légumes et produits vivriers sont ensuite acheminés vers le collège de Tinomana Ebb et de la prison de Tatutu.

 

Mais, les stocks ne sont pas suffisants, il faudrait diversifier les cultures pour éviter la surproduction dans un seul domaine. Eugénie Barff présidente de l’association :

Eugénie Barff

 

Cette transition alimentaire dans les cantines scolaires passe aussi par la promotion de la viande et du poisson du fenua. Plus d’une quinzaine de points de collecte réfrigérés sont ainsi actuellement déployés dans les îles polynésiennes les plus productives. Des structures d’abattage et des ateliers d’agro-transformation sont également en cours de construction afin que les cantines puissent bénéficier de produits adaptés à leurs besoins.

 

Toute une politique agricole à mettre en place pour inciter l’ensemble des communes de Polynésie à offrir aux enfants, et au plus grand nombre, une alimentation saine et 100% locale.

Cantine : un minimum de produits locaux

Un projet de loi du Pays vise à introduire dans les menus des restaurants scolaires des taux minimaux de fruits, légumes, produits vivriers, viandes et poissons issus de l’agriculture et de la pêche polynésiennes. Ce projet de loi du Pays se veut incitatif car les établissements scolaires volontaires pour entrer dans cette démarche, mais aussi les agriculteurs, les pêcheurs et autres agro-transformateurs qui les fournissent, pourront bénéficier d’aides bonifiées pour la prise en charge du coût des repas et pour l’amélioration de leurs outils de production.